À Courthézon, un collectif de riverains se bat contre un mur antibruit de l'autoroute A7

"On a l’impression que tout le monde s’en fout et que notre quartier ne vaut rien". À Courthézon dans le Vaucluse, des riverains de l'autoroute A7 n'en peuvent plus, victimes du bruit de la circulation amplifiée, selon eux, par... un mur antibruit.

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"Les sacrifiés de Courthézon", tel est le nom du collectif de riverains qui se bat pour être entendu. Il a été créé par des habitants des quartiers de la Plantade, chemin de Panisse, Thor et paluds, chemin Saint-Dominique, des sourcières ainsi que dans la plaine attenante.

Son but, lutter pour l’atténuation des nuisances sonores qu’ils subissent depuis 2017.

Date à laquelle a débuté la construction de deux murs antibruit des deux côtés de l’autoroute A7 et de leurs habitations.

Ces infrastructures, censées atténuer le bruit causé par les voitures passantes, ne leur rendent pas service.

Plus long d’un côté que de l’autre de la route, ces murs augmenteraient en réalité le son par effet de ricochet, comme l'explique dans cette vidéo Pascale Dielenschneider, porte-parole du collectif.

Les murs antibruit sur l'autoroute A7 ne sont pas égaux de part et d'autre de la route, un phénomène qui défavoriserait certains habitants. ©Pascale Dielenschneider

Ils demandent depuis presque cinq ans que le plus court des deux soit prolongé à équidistance de l’autre afin atténuer les nuisances sonores qu’ils subissent.

Malgré leur impression d’être ignorés de tous, le collectif ne perd pas espoir et continue d’appeler à l’aide. Une pétition a recueilli plus de 200 signatures.

Vinci Autoroute qui avait financé ce projet dans le cadre d’un plan d’investissement "plan de relance", qui consistait à améliorer la vie des riverains, a expliqué ne pas être en mesure d’agir sans l’État.

Selon eux, à l’époque des faits, Courthézon n’était pas considérée comme une zone nécessitant un aménagement antibruit.

Cependant, comme les seuils sonores se rapprochaient des taux légaux à partir desquels il est obligatoire d’agir, ces murs anti-son auraient été construits pour le confort des citoyens.

Un confort qui ne semble pas être partagé par tous, comme on peut le voir dans cette vidéo. 

À cette heure, rien n’est prévu pour la suite. "Aux dernières nouvelles, il semblerait que des aménagements ne s’imposent pas" ont déclaré les représentants de Vinci.

Bien qu'ils assurent prendre au sérieux les ressentis des riverains, ils affirment également que "le mur absorbe les nuisances sonores".  

Nicolas Paget, maire de Courthézon, a été contacté par le collectif de riverains dès son élection.

Touché par la situation des habitants, il indique "avoir réuni les représentants de l’État et Vinci afin de trouver une solution il y a déjà plusieurs mois".

Il déclare également "avoir prévu dans son budget annuel 2022 le financement d’une étude sonore qui coûtera 5.000 euros à la collectivité afin d’avoir des arguments tangibles pour faire avancer le dossier". 

"Le passage d’un train dure cinq minutes, celui d’un avion quelques secondes mais l’autoroute représente un bruit de fond perpétuel pour les habitants", a -t-il déclaré, empathique. "Cela fait presque deux ans qu’on s’en préoccupe et on ne lâchera pas", a-t-il ajouté.

L’étude sonore devrait avoir lieu fin février. 

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