Selon les informations de Mediapart, confirmées par France 3 Provence-Alpes, l'un des quatre fonctionnaires de police mis en examen est mêlé à une autre affaire qui avait fait polémique en 2018, celle de Maria.
Un nouveau rebondissement dans l'affaire de Hedi. Le nom d'un des quatre policiers mis en examen dans le cadre des violences policières présumées contre le jeune homme de 21 ans à Marseille, est déjà apparu dans une information judiciaire dans une autre affaire, selon des informations de Mediapart (article abonnés) confirmées par France 3 Provence-Alpes auprès d'une source proche du dossier, lundi 31 juillet. Il s'agit du passage à tabac de Maria, de son vrai nom Angelina, blessée par un tir de LBD, en 2018.
Agée de 19 ans au moment des faits, la jeune femme avait été victime de violences policières en marge d'une manifestation des "gilets jaunes" en décembre 2018. Elle avait été touchée par un tir de LBD dans la jambe, l'ayant projeté à terre. Son crâne avait été fracturé et son cerveau atteint. Elle avait porté plainte contre la police pour tentative d'homicide.
Une enquête relancée en juin dernier
À ce jour, aucun policier n'a pu être identifié par la justice dans cette affaire. En juin, l'enquête pour retrouver les fonctionnaires ayant agressé la jeune femme, a repris. "En apprenant qu’un policier [de l’affaire Hedi] avait déjà été entendu dans le cadre de son affaire, Angelina a été très choquée, a réagi auprès de Mediapart Me Brice Grazzini. Le mode opératoire résultant des faits pour lesquels il est aujourd’hui mis en examen est identique à celui de l’affaire d’Angelina. Nous n’en tirons aucune conclusion hâtive, mais cela ne manque évidemment pas de nous interroger."
Dans la récente affaire de Hedi, ce fonctionnaire de police a pu être identifié grâce à l'exploitation d'enregistrements de caméras de surveillance de la ville, celles d'un commerce et lieu de culte, mais aussi de vidéos de témoins sur place.
Pour Jacques-Antoine Preziosi, avocat du jeune de 21 ans, le fait que le nom du fonctionnaire mis en examen apparaisse dans une autre affaire de violences policières représente un grave problème pour la police. "Il faut que la hiérarchie des policiers prenne une décision. On ne peut pas garder dans la police ce genre d'éléments, une personne violente en dehors du cadre de son travail", a-t-il affirmé à France 3 Provence-Alpes.
"Il faut que la police se débarrasse des moutons noirs."
Jacques-Antoine Preziosi, avocat de Hedià France 3 Provence-Alpes
Il soutient toutefois qu'il ne "faut pas faire d'amalgame" pour les forces de l'ordre. "Je suis pour la police qui protège, qui défend, qui rassure. Pas celle qui cogne."
Une plainte pour diffamation et violation du secret de l'instruction
Contactée par France 3 Provence-Alpes, l'avocate du policier en question, Julie Mulaterie, n'a pas souhaité faire de commentaires sur ces révélations en raison de l'instruction en cours. Elle assure, en revanche, qu'elle déposera une plainte mardi pour "diffamation et violation du secret de l'instruction" contre Mediapart.