Gilets jaunes à Marseille : une jeune femme de 19 ans porte plainte contre la police pour "tentative d'homicide"

Après avoir été grièvement blessée le 8 décembre à Marseille, en marge d'une manifestation des gilets jaunes, une jeune femme de 19 ans a porté plainte ce mardi contre la police pour "tentative d'homicide" et "violences volontaires".
    

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L'information a été révélée par le site Médiapart, une jeune femme a déposé plainte contre la police pour" tentative d'homicide" et "violences volontaires" après avoir été grièvement blessée le 8 décembre dernier à Marseille, en marge d'une manifestation des gilets jaunes.
 

L'IGPN informée depuis le 19 décembre


Selon sa plainte, d'abord touchée à une cuisse par un lanceur de balles de défense, Maria, tombée au sol, aurait ensuite été violemment matraquée et frappée à coups de pied par plusieurs policiers en civil. Son avocat Me Brice Grazzini a précisé que cette plainte a été déposée contre "personnes non dénommées mais identifiées comme exerçant la fonction de policier". Cette plainte vise également les policiers pour "non-assistance à personne en danger" et "non-obstacle à la commission d'une infraction".  L'IGPN, la police des polices, a été informée de ces faits depuis le 19 décembre. Me Brice Grazzini a également rajouté "qu'il regrettait que sa cliente n'ait toujours pas été auditionnée"

De son côté le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux a indiqué avoir "saisi l'IGPN d'une enquête pour des violences aggravées. Et a rajouté : "Cette plainte justifie l'ouverture d'une enquête pour des violences aggravées, ce qui ne préjuge en rien d'autres qualifications que les faits pourraient mettre en évidence"
 

La version des faits relatée par la jeune femme


La jeune femme aurait été agressée par les policiers vers 18H30, peu après avoir quitté la boutique où elle travaillait comme vendeuse. Si elle affirme ne pas avoir rejoint la manifestation des gilets jaunes et des militants pour le climat et contre le mal-logement en train de se disperser, elle concède avoir "bêtement fait péter des pétards sur le sol", qu'elle avait achetés "pour les utiliser un soir de match de foot": "Mais la charge de police a dû arriver au moins 15 minutes après", explique-t-elle à Mediapart.

Alors qu'elle "crie de douleur" à terre, selon le texte de la plainte  plusieurs témoins indiquent que les forces de l'ordre accourent et que "des matraques frappent violemment la personne en continu durant un bon moment". Cette plainte vise également les policiers pour "non-assistance à personne en danger" et "non-obstacle à la commission d'une infraction".

Deux témoins assurent que lorsqu'ils ont voulu intervenir pour secourir Maria, les policiers se sont dispersés "sans se soucier aucunement de l'état de santé dans lequel se trouve
la victime".
  Au total, selon les différents témoins cités dans cette plainte, "au moins une quinzaine" de policiers ont participé aux violences. 
  
Les coups ont notamment entraîné un traumatisme crânien et une hémorragie méningée selon les conclusions des médecins. La jeune femme, aussi décrite comme "en état de stress aigu" par les psychiatres, n'a pu reprendre son travail qu'en avril.
    
 

Le contexte du 8 décembre dernier


Le samedi 8 décembre a été le plus tendu à Marseille depuis le début du mouvement des gilets jaunes, le 17 novembre. Plusieurs manifestations avaient eu lieu ce jour-là: outre les gilets jaunes, qui étaient environ 2.000, une marche de militants contre le changement climatique et le logement insalubre avait rassemblé quelque 10.000 personnes. Des heurts avaient éclaté entre certains manifestants et les forces de l'ordre en fin de journée: une agence bancaire et la boutique de l'OM sur la Canebière avait été pillées et 42 personnes avaient été interpellées.

 
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