Agressé à de multiples reprises, un médecin des quartiers nord de Marseille, ferme définitivement son cabinet

Saïd Ouichou est médecin dans le 15e arrondissement de Marseille. Agressé à plusieurs reprises par des patients, il a décidé de jeter l'éponge et baisse définitivement la grille de son cabinet.

"Vous vous sentez en sécurité vous ? Non ? Bah moi non plus, donc on va quitter le quartier"

C'est la question que ce médecin a posé à ses patients ce matin à l'ouverture de son cabinet, devant la caméra de nos journalistes sur place, Loïc Perrier et Xavier Schuffenecker.

L'escalade de la violence

Saïd Ouichou est médecin généraliste dans le 15e arrondissement de Marseille. Il a décidé de fermer son cabinet où il exerçait depuis 15 ans. Ce départ fait suite à une violente agression, il y a deux jours.

"Il tambourine à la porte en me demandant "Donnez-moi mon ordonnance maintenant". Je lui ai expliqué qu'il fallait quand même attendre. Je sais pas pourquoi, il s'est mis à crier. Son copain, dehors, voulait me frapper. Les patients se sont interposés. J'ai fini par arrêter la consultation et fermer mon cabinet, suite à cet incident", décrit-il encore dépité de ce nouvel acte de violence.

Plusieurs plaintes sans suite

Ce n'est pas la première fois qu'il est interpellé de la sorte. Plusieurs fois, Saïd Ouichou a porté plainte. Il n'y a jamais eu de suite.

"Plus jamais personne ne respecte plus personne. Ils sont arrivés à agresser le docteur. Maintenant, où on va ?", se désole Djemel Ouartani, un de ses patients.

Il n'y a pas de sécurité dans ce quartier. [...] On est souvent agressés.

Une patiente

Une habituée du cabinet est installée dans la salle d'attente, elle comprend ce que vit le médecin : "C'est vrai, il n'y a pas de sécurité dans ce quartier. Moi-même, je suis bénévole dans une association, on est souvent agressés, ça ne me choque pas."

Il continuera à exercer dans le 15e

Partir sans abandonner ses patients, c'était un dilemme pour Saïd Ouichou. Il va finalement rester dans le 15e, mais rejoindre, dans un autre quartier, une structure collective.

"Le fait d'être plusieurs dans un centre, ça permet éventuellement de se sentir en sécurité, voire peut-être si c'est nécessaire, de prendre un agent de sécurité pour nous protéger. On est arrivés à un stade où c'est à nous de nous organiser pour faire face à l'insécurité", constate le médecin.

Le cabinet fermera définitivement ses portes à la fin du mois d'octobre.

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