Marseille : le Delta Festival propose un dispositif "Safe Delta" contre les agressions au GHB

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Face au phénomène inquiétant des agressions au GHB, le Delta Festival, qui se déroule du 29 juin au 3 juillet à Marseille, propose une application permettant d'alerter et protéger les potentielles victimes.

Tristement appelée la "drogue du violeur", le GHB (acide gammahydroxybutyrique) est une drogue de synthèse qui fait de plus en plus parler d'elle dans le milieu de la nuit.

Utilisée comme "arme de soumission chimique", elle peut provoquer des somnolences, des vomissements. Parfois versée à l'insu des victimes dans un verre, parfois administrée par piqûre, elle peut induire à forte dose, un ralentissement du rythme cardiaque et une perte de connaissance.

Face à ce phénomène inquiétant, les organisateurs du Delta Festival ont pris plusieurs mesures pour assurer la sécurité des festivaliers. 

Une  "safe zone" dans le festival

Fort d'un réseau de 450 associations étudiantes, Delta France Associations a décidé, pour l'édition 2022, de créer une "safe zone". 

"C'est une zone où les potentielles victimes pourront se réfugier en cas de suspicion d'agression au GHB où autre type d'agression", explique Tiphaine Pollier, en charge de la campagne de santé publique et de prévention et réduction des risques (RDR) pour le Delta festival.

Les victimes seront prises en charge par un professionnel juridique ou psychologique. Un membre de l'association de RDR, Plus Belle La Nuit, pourra prodiguer les premiers soins et l'évacuera si besoin.

Tiphaine Pollier Delta Festival

La victime sera accompagnée et conseillée en cas de poursuites judiciaires : "Le but est de collecter un maximum de preuves (verres et boissons consignés, images de vidéosurveillance", précise Tiphaine Pollier.

L'appli The Sorority pour alerter 

Lors des éditions précédentes, le Delta Festival proposait déjà des protections pour les boissons, afin d'éviter que cette drogue incolore et inodore soit versée. 

"L'année dernière, la demande pour ces protections a été si forte que cela nous a alertés. Dès le premier jour nous avions distribué tout notre stock", noteTiphaine. 

Signe que le phénomène prend de l'ampleur et inquiète les festivaliers. Cette année, le Delta Festival a créé un partenariat avec l'application de vigilance et d'entraide entre femmes The Sorority : durant tout le festival, et même au-delà, les personnes qui suspectent une intoxication pourront lancer une alerte via l'application. 

"Les 50 personnes les plus proches ayant téléchargé The Sorority recevront un signalement, avec la photo de la potentielle victime, et pourront ainsi la prendre en charge pour la conduire dans la Safe Zone", détaille Tiphaine Pollier. 

30.000 festivaliers par jour

Le jeune festival marseillais qui proposait de mettre en relation les associations et initiatives étudiantes a bien grandi. Il est aujourd'hui l'un des plus gros évènements jeunesse de la région, avec une fréquentation 30.000 festivaliers par jours. 

Et depuis 2016, le Delta Festival s'est vite positionné sur les questions de santé publique et de réduction des risques. Aujourd'hui, ce sont dix salariés sur les 28 qui composent l'association, qui travaillent exclusivement sur ces thèmes. 

Violences sexuelles ou de genre, prévention de IST (Infections Sexuellement Transmissibles), et sensibilisation auprès des consommateurs de drogue, les chantiers sont nombreux. 

"En 2020, nous avons fait une grosse campagne de sensibilisation sur le protoxyde d'azote qui touche des publics de plus en plus jeunes, comme les 11-12 ans" raconte Tiphaine. 

Selon elle, les confinements et restrictions liés à la crise sanitaire auraient pu induire une augmentation des consommations de drogue : "on observe une certaine banalisation dans les usages". 

L'objectif de ces actions : ne pas culpabiliser les consommateurs récréatifs, mais bien protéger et accompagner les victimes, mais aussi dissuader d'éventuels agresseurs.  

Appel à la vigilance

Les signalements de piqûres sauvages dans des boîtes de nuit se multiplient dans le sud de la France. 

Face à ce phénomène, les autorités appellent les jeunes à la vigilance et incitent les victimes à porter plainte.

A ce jour, près de 1.100 victimes ont été recensées en France, et plus de 800 plaintes déposées.

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