Pour pallier la pénurie d'apprentis dans sa formation, le CFA Pharmacie de Marseille a lancé une campagne "Devenez préparateur en pharmacie". Gros plan sur cette filière à l'occasion de la journée spéciale consacrée par France 3 Régions et le réseau France Bleu le lundi 28 mai à l'apprentissage.
Les formations manquent d'apprentis. Seuls 7% des jeunes de 16 à 25 ans s'orientent vers ce type de formation. Pourtant, certaines formations affichent un taux d'insertion record : c'est le cas du CFA Pharmacie de Marseille, qui prépare les apprentis au poste de préparateur en pharmacie.
Une formation en crise
Le poste de préparateur en pharmacie illustre pafaitement le phénomène : dispensée en 2 ans au CFA Pharmacie de Marseille Provence-Alpes, cette formation effectuée après le baccalauréat prépare les jeunes à entrer dans la vie active avec un diplôme. Les chiffres attestent de l'efficacité de la formation, avec un taux d'insertion s'élevant à 100%. Mais la directrice du CFA, Fabienne Bouvier, très impliquée dans son activité, déplore la pénurie de candidats dans cet enseignement :C’est un métier peu connu. Pourtant, ce secteur présente plus d’offres d’emploi que de demandes. Nous manquons de candidats à la rentrée. La formation est accessible après tous les baccalauréats. L’apprentissage est une voie de réussite.
Une campagne d'information a été lancée le mois dernier pour sensibiliser les jeunes à l'apprentissage : 1000 pharmacies des Bouches-du-Rhône, des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes ont ainsi reçu un kit constitué d’affiches, de flyers, de présentoirs et d'animations vidéo pour sensibiliser et informer leurs patients et leurs clients à la formation et au métier de préparateur en pharmacie. Cette campagne est soutenue par le Conseil régional de l’ordre des pharmaciens et les 3 syndicats de titulaires (FSPF, USPO et UNPF).
Davantage de pratique
Au CFA de pharmacie à Marseille, la quasi-totalité des apprentis soit 90% sont des jeunes filles. Victor et Naoëlle, que nous avons rencontrés, témoignent de leur parcours en apprentissage à l'issue de leur première année. Le jeune homme a poursuivi son parcours jusqu'en 3ème année de pharmacie, avant de décrocher. Pour lui, l'expérience en faculté manquait de pratique mais surtout, d'encadrement. L'apprentissage est donc un moyen pour lui d'appliquer sur le terrain les fondamentaux appris en cours, mais également de percevoir une rémunération qui constitue un réel atout dans la construction de son projet professionnel.Je suis passionné par ce métier, car je viens en aide aux personnes qui en ont besoin. À la pharmacie, nous sommes le premier lien médical sans rendez-vous. Ce métier devrait être mieux connu. L’apprentissage ce n’est pas l’école de la seconde chance ni une voie de garage !
Faciliter l'insertion professionnelle
Naoëlle, quant à elle, a passé le concours d'infirmière puis a travaillé en tant qu'aide-soignante. Sa formation au CFA lui a appris les bases du métier : apprentissage de la préparation, conditionnement des médicaments, assistance au pharmacien... aujourd'hui, elle évoque avec passion la dimension humaine apportée par son métier, et l'empathie dont elle fait preuve à l'égard des clients.
Mon ancienne activité était très physique, trop même. En tant que préparatrice en pharmacie, je travaille toujours dans le but d’aider, de soigner, d’accompagner. Il y a une dimension sociale, médicale et commerciale. Sans oublier qu’en suivant cette formation, je suis rémunérée pendant mes études.
La jeune femme souhaite poursuivre en 3ème année d'étude au CFA, afin de se spécialiser en dermocosmétique pharmaceutique. Un moyen pour elle de devenir une interlocutrice privilégiée auprès des clients en matière de soins, de beauté et d'hygiène.
Le 27 avril dernier, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, présentait son projet de loi en conseil des ministres, dont le premier volet promeut l'apprentissage. Cette loi vise à renforcer l'attractivité de l'apprentissage pour les jeunes, mais également à placer les entreprises au coeur du système grâce à une refonte des règles permettant de proposer davantage d'offres d'apprentissage. Le gouvernement souhaite faire voter la loi en juin prochain.