A Marseille, la mort d’un professeur tué à coups de couteau dans son lycée ce vendredi matin à Arras réveille de douloureux souvenirs dans le corps enseignant.
Tous sont sous le choc de cette attaque qui a fait un mort et deux blessés, dont un grave dans un lycée à Arras. Près de trois ans après l'assassinat et la décapitation de leur collègue par un terroriste près de son collège dans les Yvelines, les enseignants sont à nouveau frappés d'effroi.
"Ce qui prédomine, c'est l'immense émotion, a réagi Marion Chopinet, représentante du SNES-FSU à Marseille, c'est l'horreur d'apprendre ça ce matin, à l'approche de la commémoration de l'assassinat de Samuel Paty, la mort d'un collègue dans son lycée, alors qu'il s'interposait pour protéger les élèves".
"Attaqués au cœur de nos métiers"
Le choc est d'autant plus grand pour l'enseignante que ça se reproduise "trois ans après, cette fois à l'intérieur de l'établissement".
"Se dire qu'on est attaqués au cœur de nos métiers, et en plus dans l'enceinte d'un établissement, il y a quelque chose d'effrayant dans ce qu'il s'est passé ce matin", pour Marion Chopinet.
On se dit qu'on peut mourir parce qu'on est sur son lieu de travail et qu'on est un enseignant.
Marion Chopinet, SNES-FSUFrance 3 Provence-Alpes
Une autre tentative d'attentat déjouée
Les syndicats enseignants seront reçus ce soir par le ministre de l'Education Gabriel Attal, rue de Grenelle. De son côté, la préfecture de police du département a annoncé des renforts policiers aux abords des établissements. Une réponse d'urgence qui satisfait la syndicaliste marseillaise, même si cela ne rassure pas vraiment les enseignants parce qu'"on ne peut pas transformer les lycées en prison".
L'enseignant tué "s'est interposé d'abord et a sans doute sauvé lui-même beaucoup de vies", a salué Emmanuel Macron qui s'est rendu dans le collège-lycée Gambetta, où a eu lieu l'attaque mortelle. Le président a également indiqué qu'une autre "tentative d'attentat", avait été déjouée "dans une autre région", faisant allusion à l'interpellation et au placement en garde à vue pour port d'arme prohibé d'un homme connu pour "radicalisation", à la sortie d'une salle de prière à Limay dans les Yvelines.
Les syndicats enseignants "seront réunis à 19H30 au ministère à Paris", selon les syndicats Snes-FSU, Snalc ou encore SE-Unsa, contactés par l'AFP. "La gravité de la situation le nécessite", a réagi Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa.