Bernard Tapie a contesté ce 25 octobre devant un tribunal de Bruxelles une saisie de biens en Belgique ordonnée dans le cadre du remboursement de sa dette envers l'Etat français dans un litige vieux de 25 ans avec l'ex-Crédit Lyonnais.
Bernard Tapie, ancien député européen et ancien ministre, dont les apparitions publiques sont rares depuis la révélation fin septembre de son cancer de l'estomac, s'est présenté devant le juge des saisies de Bruxelles avec ses avocats belges.
Il y contestait la saisie des comptes de sa société GBT Holding établie en Belgique, a précisé le quotidien belge La Dernière heure.
Le 18 mai, Bernard Tapie, âgé de 74 ans, avait été définitivement condamné à rendre l'intégralité des plus de 400 millions d'euros obtenus en vertu d'un arbitrage privé en 2008 à l'époque de Nicolas Sarkozy. Cette somme lui avait été accordée dans le cadre de son litige avec l'ex-banque publique Crédit lyonnais (aujourd'hui rebaptisée LCL et intégrée au groupe Crédit agricole) sur la revente de l'équipementier Adidas en 1993.
L'arbitrage privé, contesté par l'Etat français sous la présidence de François Hollande par l'intermédiaire du CDR (organisme chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais), a été annulé par la justice française en 2015. A l'occasion de cette audience mercredi à Bruxelles, il a été demandé au juge belge de "poser une question préjudicielle" à la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) sur de présumées "violations du droit européen" par le Crédit lyonnais, selon les médias.
Bernard Tapie, interrogé par la chaîne de télévision publique RTBF, a dit souhaiter de la justice belge qu'elle "mette un point d'honneur à interroger le droit européen pour savoir si ce qui a été fait a été bien fait ou pas".
"Si la justice européenne dit 'oui ça été bien fait', je me serai trompé", a-t-il ajouté.
A la question de savoir s'il s'estimait "victime d'un acharnement", il a répondu : "Quelle question ! C'est à mon estomac qu'il faudrait (la) poser".
Marqué par le traitement de son cancer, il s'est toutefois montré combatif, voire virulent, à l'audience, selon les médias présents. Il a accusé le Crédit lyonnais d'avoir "volé" le contribuable et l'Etat français d'avoir "mis le couvercle sur la marmite", selon des propos reproduits par la Dernière heure. "Je suis ravi d'être en Belgique pour faire sauter ce couvercle", a-t-il enchaîné.
Le juge des saisies rendra sa décision dans les semaines à venir. Ex-patron de l'OM, Bernard Tapie est l'actuel propriétaire du journal La Provence.