Le député UDE des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert propose d’interdire la vente de cigarettes avec filtre

François-Michel Lambert député UDE (Union des Démocrates et des Ecologistes) des Bouches-du-Rhône a déposé jeudi à l’Assemblée nationale une proposition de loi. Elle vise à interdire la vente de cigarettes avec filtre pour des raisons environnementales et de santé. Explications.

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Déjà signataire de "l’appel de Marseille" en faveur d’une autre politique des drogues et à l’origine d’une proposition de loi pour la légalisation contrôlée de la production, vente et consommation de cannabis en juillet dernier, François-Michel Lambert député UDE des Bouches-du-Rhône s’attaque au lobby du tabac.

Son idée ? Interdire la vente de cigarettes avec filtres à l’horizon 2022. Sa proposition de loi a été enregistrée jeudi 24 octobre à l’Assemblée.

Elle pourrait mettre beaucoup de temps avant d’être inscrite à l’ordre du jour et soumise à un vote des députés. Mais selon l'élu national, "techniquement" celle-ci pourrait être examinée à la fin novembre, sous forme d’amendement lors de la loi Economie Circulaire.

Une proposition utopique ?

Cette proposition a été cosignée par 24 députés dont une dizaine de La République En Marche. Malgré cet appui d’une partie de la majorité, François-Michel Lambert reste réaliste.

"Nous avons 0% de chances d’aboutir et d’imposer notre vision auprès de l’industrie du tabac. Mais on peut et on doit résister pour protéger l’intérêt des Français."

Proposition de loi portant sur l'interdiction de vente de cigarettes avec filtres

Un fort enjeu environnemental

Toutes les études le prouvent, un mégot met jusqu’à 12 années avant d’être totalement absorbé par la nature. Une durée au cours de laquelle il va dégager dans l’environnement entre 50 et 4000 substances toxiques. Il suffit d’un seul mégot pour polluer 500 litres d’eau.

"Rien qu’à Marseille, on estime à 500 millions le nombre de mégots qui pourrait finir dans la mer et les rivières" précise le député de Gardanne qui dénonce "un impact colossal au regard de la pollution qui pourrait être ainsi générée."


La santé des fumeurs en question

Pour François-Michel Lambert, cette proposition est aussi l’occasion d’ouvrir une réflexion sur la nocivité des filtres de cigarettes pour la santé des fumeurs. Ces filtres sont-ils en effet efficaces ? Le député en doute.

"Des études sont en cours et une enquête préliminaire de police est même diligentée pour vérifier s’il n’y a pas une volonté de la part de l’industrie du tabac de masquer la vérité."

La suspicion résiderait dans la manière dont ces filtres sont testés.

Chaque mégot contient des micro-trous qui laissent échapper les produits nocifs. Les mesures réalisées par des machines semblent concluantes mais "lorsque vous fumez, vous bouchez ces micro-trous avec vos doigts ou vos lèvres… vous avalez sûrement beaucoup plus de produits nocifs que la mesure réalisée," selon l'élu.

Ainsi les machines ne mesureraient pas le véritable impact de ces produits toxiques sur les fumeurs. Et pour être juste, il faudrait donc réaliser ces mesures dans des conditions réelles.

La cigarette recyclable, solution ?

Comment protéger la santé des fumeurs ? Comment préserver l’environnement ? Des solutions existent, notamment la cigarette avec filtre biodégradable.

Pour ceux qui ne le savaient pas, une telle cigarette existait en 2012. Sa tentative de commercialisation s’est heurtée à une absence de ventes. L’essai n’a pas été poursuivi.

Mais François-Michel Lambert a une autre explication. "L’industrie du tabac a refusé ce produit pour éviter de changer les procédés de fabrication et engendrer des coûts. Entre protection de l’environnement et de la santé, et intérêt financier, l’arbitrage a été clair !"

Pour certaines associations écologistes, cette cigarette biodégradable était une fausse bonne idée. Car si le filtre se délite plus vite dans la nature, il libère toutefois des produits chimiques. Donc l’impact environnemental subsiste.

Alors que faire de tous ces mégots qui nous polluent la vie ? Il y a le recyclage.

Certaines sociétés comme la société MéGO! installée en Bretagne, savent aujourd’hui valoriser ces déchets.

Les mégots contiennent de l’acétate de cellulose, une fibre plastique. Après décontamination, le filtre peut servir à fabriquer du mobilier urbain et toutes sortes d’objets. Mais l’idée n’est pas encore généralisée sur tout le territoire français.

A défaut de solution viable et pérenne, les fumeurs n'ont aujourd'hui plus le droit de mégoter. Un seul geste s'impose : écrasez-la dans un cendrier.
 
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