Bouches-du-Rhône : pourquoi le déconfinement sera très progressif

Emmanuel Macron dévoilera les modalités de "sortie progressive" du confinement vendredi dans la presse quotidienne régionale. La fin des mesures de restriction ne s'appliquera pas partout de la même façon. On vous explique pourquoi le déconfinement sera très progressif dans les Bouches-du-Rhône.

Changement de méthode. Alors que depuis le début de la crise, Emmanuel Macron s'adressait à tous les Français dans une allocution télévisée, cette fois le chef de l'État s'exprimera dans la presse quotidienne régionale pour préciser "les perspectives" de sortie de ces quatre semaines de confinement.

L'entretien sera disponible en ligne dès ce soir à 21 heures sur les sites internet et demain matin en kiosque.

On sait d'ores et déjà que la levée des restrictions se fera "tout doucement". A partir de la mi-mai, les Français pourraient espérer un allègement du couvre-feu et la réouverture de certaines terrasses de restaurants comme de certains lieux culturels. Pour l'heure, une seule certitude, la fin de la limite des 10 km pour tous dès le 3 mai. 

Le déconfinement se fera par étapes. Il reste conditionné à l'évolution de la situation épidémiologique et aux avancées de la vaccination. Certaines restrictions pourraient ainsi être prolongées jusqu'en juillet dans les territoires où le virus continue de circuler.

Or dans les Bouches-du-Rhône, les principaux indicateurs ne sont pas bons. Voilà pourquoi il faut s'attendre à un déconfinement très progressif.

  • Une circulation virale toujours élevée

Dans les Bouches-du-Rhône, la situation épidémique est toujours préoccupante selon le bilan de l'ARS Paca publié le 28 avril. 

Avec 9.653 nouveaux cas positifs au SARS-CoV2 dépistés au cours de la semaine du 19 au 25 avril, la circulation virale reste nettement plus élevée dans les Bouches-du-Rhône que dans le reste de la région.

Malgré une baisse du taux de dépistage, le taux de positivité se maintient à 10,5 % dans ce département alors qu'il marque une nette baisse dans les Alpes-Maritimes (4,9 %).

  • Un taux d'incidence supérieur à 500 chez les jeunes

Autre indicateur-clé, le taux d'incidence qui traduit le nombre de personnes infectées sur une semaine ramené à 100.000 habitants. Calculé par les test PCR et antégéniques, ce taux est repassé sous la barre des 500. 

Mais avec un taux d'incidence de 474, les Bouches-du-Rhône se placent parmi les départements où le Covid-19 circule le plus rapidement en France avec la Seine-Saint-Denis, le Val-de-marne et le Val-d'Oise.

Il faut noter que c'est chez les 20-39 ans (536) qu'il est le plus élevé suivent les 40-59 ans (416).

Les effets de la vaccination se font cependant sentir puisque le taux d'incidence continue de baisser dans les tranches d'âge les plus hautes : 214 chez les 65-79 et 173 chez les 80 et plus. 

  • Les hôpitaux sous tension

Les tensions hospitalières inquiètent toujours les autorités sanitaires dans les Bouches-du-Rhône, où le nombre de malades du Covid-19 en soins critiques est toujours nettement supérieur au pic de novembre (294).

326 patients sont actuellement pris en charge en réanimation, unité de soins continue et soins intensifs dans les services hospitaliers du département. C'est quatre de moins que lors du précédent bilan de l'ARS mais c'est beaucoup plus que dans les Alpes-Martimes (70) ou le Var (89).

431 patients Covid sont par ailleurs hospitalisés en soins de suite, c'est deux fois plus que dans les Alpes-Maritimes. Et la tendance est toujours à la hausse.

Selon les chiffres de Santé Publique France, le nombre des décès liés au Covid-19 à l'hôpital reste important, autour de 15 par jour dans les Bouches-du-Rhône. 

  • Une couverture vaccinale encore insuffisante

Quatre mois après le début de la campagne de vaccination, près de 451.500 personnes ont reçu au moins une injection dans les Bouches-du-Rhône selon Santé Publique France à la date du 26 avril, soit environ 22,5 % de la population.

Chez les 75 et plus, la couverture vaccinale est un peu en dessous de la moyenne régionale : 65,9 % contre 69 % pour la première dose. 46,8 % des plus de 75 ans ont reçu leur 2ème dose contre 50 % au niveau régional.

A partir du 15 mai, la vaccination sera élargie aux plus de 50 ans selon le calendrier indiqué par le chef de l'Etat. Et à partir de la mi-juin, elle s'étendra à "l'ensemble des Français de moins de 50 ans".

Selon Santé Publique France, "la vaccination semble s’accompagner d’un relâchement des mesures barrières alors qu’il est pourtant important de les maintenir."

 

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