Chaque année, l'opération "octobre rose" sensibilise le grand public au cancer du sein. A Marseille vingt-quatre femmes en cours de traitement vont défiler et assumer leurs crânes rasés le samedi 5 octobre. Une image pour rappeler que la maladie touche aussi les femmes de moins de 40 ans.
Le final du spectacle est déjà connu. Après avoir défilé, 24 femmes malades du cancer lanceront leurs perruques en l'air, découvrant ainsi leurs crânes chauves au public. "C'est un mouvemement libérateur, un geste puissant, c'est comme se libérer de sa maladie", décrit Clara Lecuelle Magnan, co-fondatrice du "gang des crânes rasés", une association créée à Marseille qui souhaite encourager le dépistage et redonner du courage aux femmes malades.
L'association, créée en 2021 revient pour cette nouvelle édition d'Octobre Rose, une campagne d'information et de sensibilisation au dépistage du cancer du sein. En faisant défiler des femmes malades, l'association veut les valoriser. "C’est un gros pied de nez à la maladie, à l’image qu’on a de nous dans la maladie, et qu’on perd nos cils, nos cheveux,nos sourcils, parfois un sein".
"Sentir son corps en dehors de la maladie"
Clara Lecuelle Magnan a elle même défilé en juillet 2021, lors du premier événement de ce qui n'était pas encore une association. Elle y puise encore de la force "Ça fait du bien de sentir son corps en dehors de la maladie en dehors de tous les traitements qu’on subit".
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Depuis, d'autres défilés ont eu lieu à Lille, Paris ou Nice. Mais trois ans plus tard la maladie a toujours une place dans le corps et le quotidien de Clara. "L'année dernière j'ai dû être hospitalisée. j'ai perdu mes ovaires et mes trompes à cause des traitements." Si elle a pu reprendre rapidement son travail d'infirmière à l'hôpital d'Aubagne, elle est toujours en rémission, comme Caroline, avec qui elle a fondé le gang.
La troisième fondatrice, Amandine, est, elle, décédée à l'âge de 33 ans, laissant derrière elle une petite fille de 3 ans. Alors qu'octobre rose sensibilise principalement les femmes de plus de cinquante ans, le gang de crânes rasés souhaite rappeler que les jeunes femmes sont également touchées. La plupart des femmes qui défileront samedi ont moins de quarante ans.
Un "pied de nez au cancer"
"Il faut enseigner les gestes d'autopalpation. On a toutes pu donner l'alerte grâce à ça. Mais il faut aussi des médecins qui écoutent leur patiente quand elles arrivent avec une boule au sein". Clara raconte s'être confrontée au scepticisme du corps médical, la jugeant "trop jeune" pour être malade.
Un récit que l'on retrouve dans de nombreux témoignages recueillis par le gang et publiés sur leur compte Instagram. Comme celui de Whitney, 27 ans quand elle découvre une "boule". "On lui a dit que c'était un kyste. Six mois plus tard, elle du subir une masectomie" raconte Clara. "La plus jeune femme à avoir défilé avec nous avait 18 ans".
Si la sensibilisation du public est importante, le gang des crânes rasés souhaite que l'événement profite d'abord aux participantes. Essayages de vêtements en partenariat avec la créatrice Jeanne Vouland, maquillage, shooting et soirée privée, Clara souhaite que les 24 modèles passent un bon moment "avoir un gros week-end où on fait un pied de nez au cancer, ça booste pour toutes les chimios d’après."
>>> Retrouvez le défilé du Gang des crânes rasés, samedi 5 octobre, 14h30 escale Borely à Marseille