Forte percée du RN, avec six députés, disparition des Républicains et poussée de la gauche, de deux à quatre élus: le second tour des législatives a bouleversé le paysage politique des Bouches-du-Rhône, la majorité présidentielle réussissant à surnager avec six élus.
Après un score inégalé à la présidentielle, le Rassemblement national réalise une percée historique dimanche au second tour des législatives, avec un groupe de 80 à 95 députés, soit dix à quinze fois plus d'élus qu'actuellement, selon les premières estimations.
Le vainqueur incontestable dimanche soir était bien le Rassemblement national.
Exceptée dans l'Assemblée de 1986, élue à la proportionnelle, jamais l'extrême droite n'avait eu le moindre député dans les Bouches-du-Rhône, un département où elle réalise pourtant des scores élevés. Dimanche, elle a envoyé six élus au Palais Bourbon, dont un de Marseille.
Le RN a d'abord signé ces victoires dans les circonscriptions perdues par Les Républicains avec par exemple Romain Baubry, un policier, dans la 15e, "propriété" de Bernard Reynes depuis 2007, ou Franck Allisio, délégué départemental du parti d'extrême droite, face au sortant Eric Diard, dans la 12e, vers Vitrolles et Marignane, dans la périphérie de Marseille.
Le RN a signé ses quatre autres succès dans des duels contre des candidats de l'alliance de la gauche et des écologistes (Nupes), avec l'élection d'Emmanuel Taché de la Pagerie, 44 ans, ancien collaborateur de Pierre Cardin dans la haute couture puis de Stéphane Bern, dans la circonscription d'Arles (16e). Ou celle de Gisèle Lelouis, 70 ans, dans les quartiers nord populaires de Marseille (3e).
A gauche, la coalition de la Nouvelle union populaire écologique et sociale a progressé. Mais avec dix candidats qualifiés au second tour elle espérait un meilleur résultat.
Les élections du communiste Pierre Dharréville vers Martigues (13e) et de l'Insoumis Manuel Bompard, dans le fauteuil de son mentor Jean-Luc Mélenchon (4e), faisaient peu de doutes.
Les deux nouveaux sièges gagnés par la gauche l'ont été à Marseille, notamment dans les quartiers populaires du nord de la ville (7e), avec Sébastien Delogu, chauffeur de taxi, en duel contre le RN.
La majorité présidentielle a perdu un nouveau siège dimanche à Marseille, face à la Nupes, dans la 5e circonscription, après en avoir déjà lâché quatre au premier tour. Mais de neuf sièges dans l'assemblée sortante, elle en perd seulement trois au final, surnageant grâce à ses gains dans des circonscriptions abandonnées par Les Républicains.
A Marseille, c'est ainsi un ex-LR désormais chez Ensemble!, Lionel Royer-Perreaut, qui a repris le siège du sortant Guy Teissier (6e), qui ne se représentait pas.
De même, dans la 1ère circonscription, c'est une nouvelle venue en politique, Sabrina Agresti-Roubache, productrice de 45 ans et grande amie du couple Macron, qui a raflé l'ancien siège de Julien Ravier, inéligible en raison de son implication dans un scandale de procurations frauduleuses aux municipales 2020.