Ce que l'on sait des plaintes pour viol et agressions sexuelles qui visent une enseignante du conservatoire de Marseille

Trois étudiants ont porté plainte contre une professeure de chant lyrique pour des faits de viol et agression sexuelle. Une information judiciaire est en cours.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Les faits dénoncés les plus anciens remontent à 2020. Sous couverts de "gestes pédagogiques" une enseignante du conservatoire Pierre-Barbizet à Marseille aurait agressé sexuellement trois étudiants et violé l'une d'entre elle. Une nouvelle plainte, la quatrième dans cette affaire, a été déposée contre cette professeure de chant toujours en poste, a appris, mardi 19 décembre, France 3 Provence-Alpes, confirmant une information du Parisien. Une information judiciaire est en cours. Voici ce que l'on sait de cette affaire qui touche cet établissement réputé de la cité phocéenne.

Quatre plaintes dont une pour viol

La première à lancer l'alerte est Salma, une étudiante tunisienne. En juin 2023, elle se rend au commissariat et porte plainte pour agression sexuelle. Les faits remontent, selon elle, à 2020. Elle raconte des gestes déplacés, des mains qui glissent des seins aux parties génitales, commis par son enseignante de chant lyrique, indique à France 3 Provence-Alpes une source proche du dossier.

Le 20 septembre, Salma porte à nouveau plainte pour un viol qui aurait été commis au domicile de l'enseignante. A la suite de la première plainte, le conservatoire a saisi le procureur de la République. Une enquête est en cours, précise la même source.

Le 8 décembre, une autre élève du conservatoire, une Ukrainienne de 23 ans, porte plainte à son tour. Elle dénonce une claque sur les fesses, commise par la même enseignante au mois de novembre. Enfin, le 18 décembre, un ancien étudiant se décide lui aussi à dénoncer auprès des autorités des agressions sexuelles dont il aurait été victime en 2020 et 2021.

Les trois victimes dénoncent un mode opératoire similaire

L'enseignante visée par les plaintes est une des figures du conservatoire de Marseille. Artiste lyrique reconnue, elle bénéficie d'une certaine aura auprès de ses élèves. Les agressions dénoncées se seraient déroulées pendant des cours de chants. 

L'avocat des trois victimes, Maître Armand Feste-Guidon, parle d'un "schéma récurrent" dans la façon dont se passent les agressions. "L'enseignante a des gestes prétendument pédagogiques, pour améliorer le chant, assure-t-il. Puis, elle glisse jusqu'aux parties intimes."

L'enseignante visée par ces accusations est toujours en poste

A la suite de la première plainte de Salma, l'enseignante incriminée a été suspendue, le temps d'une enquête administrative interne. Au mois d'octobre, l'enseignante mise en cause retrouve son poste, sans sanction, après un arrêt maladie. "Des mesures ont été prises pour qu'il n'y ait pas de contact possible entre l'enseignante et l'élève, ni dans les cours, ni dans l'établissement", assure à France 3 Provence-Alpes l'avocat du conservatoire, Christophe Pinel.

L'avocat des victimes juge ce choix "incompréhensible". "Ils n'ont pas communiqué les conclusions de leur enquête, ni expliqué pourquoi ils estimaient qu'il n'y avait pas de problème", dénonce-t-il. Il signale que les faits dénoncés par l'étudiante Ukrainienne se sont déroulés quelques semaines seulement après le retour en cours de la professeure de chant.

La gestion de la crise par la direction du conservatoire a été mise en cause dès la rentrée de septembre par certains étudiants. "Le conservatoire de Marseille protège une prof agresseuse", dénonçaient alors des affiches placardées devant l'établissement.

L'établissement se défend de fuir ses responsabilités

"Il y a eu immédiatement une enquête interne, une suspension de l’enseignant et une saisine du procureur de la République. Que pourrait-on faire de plus ?" , martèle l'avocat de l'établissement Christophe Pinel. Pour lui, le maximum a été fait "dans le respect de la présomption d'innocence". Il rapporte que l'établissement attend désormais les conclusions de l'enquête du parquet de Marseille.

C’est la vérité judiciaire qui dictera les sanctions qui seront prises par l’établissement.

Maître Christophe Pinel

à France 3 Provence-Alpes

 Christophe Pinel a informé à France 3 Provence-Alpes qu'une nouvelle enquête administrative était en cours, à la suite à la plainte de l'étudiante Ukrainienne. La direction n'est en revanche pas au courant de la plainte de la troisième victime, celle déposée par l'ancien étudiant.

"Il faut se mettre à la place de mes clients, qui ont fait tout ce chemin pour dénoncer des agressions et qui voient qu'il n'y a pas de suite, alerte Armand Feste-Guidon. Pour l'instant, leur parole n'a pas encore été véritablement entendue."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information