Un rassemblement s'est déroulé, jeudi 11 mai, devant le lycée Victor-Hugo. Les élèves, professeurs et les aides d'éducation dénoncent "l'acharnement" de la direction sur les contrôles de tenues pouvant montrer des signes religieux ostensibles, l'accusant d'avoir tenu des propos racistes.

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Le climat est tendu au lycée Victor-Hugo, dans le 3e arrondissement de Marseille. Il y a une semaine, le site Mediapart a publié une enquête sur l'application des consignes ministérielles sur les signes religieux ostensibles au sein du lycée. L'article dévoile le témoignage de plusieurs élèves qui dénoncent un "acharnement" de la direction ainsi que des propos scandaleux du proviseur. Ces jeunes étudiantes ont été convoquées à répétition pour leurs tenues jugées contraires aux règles.

Ce jeudi 11 mai, un rassemblement était organisé devant l'établissement à l'initiative des assistants d'éducation (AED) pour continuer de critiquer ces faits et accusent la direction de racisme. France 3 Provence-Alpes vous résume ce que l'on sait de l'affaire.

  • Des propos "injurieux" auraient été tenus par le proviseur

Dans les enregistrements dévoilés par Médiapart, on peut entendre le proviseur dire aux jeunes filles : "Je suis tenu de faire respecter le texte et, de deux, je me dois de vous préparer au mieux à votre insertion professionnelle et sociale. (...) Je ne veux pas que vous restiez à la maison avec dix gamins à faire le couscous, le tajine ou les samoussas", ponctué également de "mes chéries". 

Le proviseur reproche aux élèves de porter des abayas (de longues robes couvrant l'entièreté du corps). Si les élèves convoquées ont reconnu en avoir porté au moins une fois, elles expliquent surtout devoir se justifier régulièrement auprès de la direction sur les vêtements qu'elles portent. Même quand ces derniers sont conformes.

Face à ces convocations à répétition et aux propos tenus par la direction, les jeunes filles se sentent "humiliées", oppressées. Une d'entre-elles voudrait changer d'école mais à peur des remarques que pourrait noter la direction dans son dossier.

  • Les enseignants avaient alerté le rectorat dès novembre 2022

Les enseignants et les AED ont dénoncé au rectorat les propos et le comportement de leur direction en novembre 2022. D'après le témoignage d'Emmanuel Roux, secrétaire général de l'Union locale CGT Marseille centre-ville et surveillant au sein du lycée Victor-Hugo, recueilli par 20 Minutes, le personnel est "resté six mois sans réponse" de la part du rectorat. Cette même personne affirme aussi à nos confrères qu'ils les ont "alertés de toutes les manières possibles et vraiment ils nous ont méprisés."

Parmi les membres du personnels, deux AED ont été suspendus tandis que d'autres sont en grève reconductibles depuis le 16 janvier dernier. Une professeur de CDI (documentaliste) a également été suspendue depuis le 13 avril. D'après La Provence, on lui reproche d'avoir tenu une banderole où il était inscrit "lycée Victor-Hugo, balance ton proviseur, sexiste/raciste", lors d'un rassemblement le 8 mars dernier.

  • Le rectorat apporte "son plein et entier soutien" à la direction

Sollicité par Médiapart, le rectorat a affirmé maintenir "son plein et entier soutien à l’équipe de direction qui fait l’objet de pressions, d’accusations totalement injustifiées, voire de menaces pour lesquelles des plaintes ont été déposées et ce pour n’avoir fait qu’appliquer la loi et s’assurer de son respect au sein de l’établissement." Une décision qui divise au sein de la salle des profs.

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