La chloroquine autorisée pour traiter les "formes graves" du coronavirus, ne cherchez pas l'anti-paludique en pharmacie

La chloroquine pourra être administrée aux malades souffrant de "formes graves" du coronavirus, a statué lundi le Haut conseil de santé publique. Les UPRS médecins libéraux, pharmaciens et biologistes médicaux de la région Paca appellent à ne pas se précipiter pour chercher l'anti-paludique.

La chloroquine, prescrite par certains médecins après des premiers essais réputés encourageants mais largement controversés à l'hôpital de Marseille, pourra donc être utilisée pour soigner des malades gravement atteints par le coronavirus.

Une décision très encadrée du Haut conseil de santé publique que cette décision doit être prise que pour les "formes graves, hospitalières, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance stricte".

Le comité scientifique "exclut toute prescription dans la population générale ou pour des formes non sévères à ce stade, en l'absence de toute donnée probante", a-t-il souligné, alors qu'à Marseille l'IHU, pôle d'expertise sur les maladies infectieuses, continue de le proposer à tous les patients atteints du Covid-19.

La chloroquine en débat

De son côté, l'AP-HP, qui réunit les 39 hôpitaux de la région parisienne, a mis en garde à son tour contre "une utilisation désordonnée de multiples molécules sans contrôle et surtout sans possibilité de tirer des conclusions valides".

En France, plusieurs élus font monter la pression pour généraliser rapidement l'utilisation de la chloroquine. Quant à Donald Trump, il en a vanté les mérites a plusieurs reprises.

De très nombreuses personnes se sont encore pressées lundi à Marseille, pour se faire tester par les équipes du professeur Didier Raoult, qui préconisent ce traitement testé jusqu'ici sur un nombre très limité de patients (24).

Un arrêté encadrant précisément le recours à ce traitement qui fait polémique doit être pris.

Pas de chloroquine dans les pharmacies

Les UPRS médecins libéraux, pharmaciens et biologistes médicaux de la région Paca ont appelé mardi à ne pas se précipiter dans les officines pour chercher l'anti-paludique.

"De plus en plus de Français se présentent en pharmacie pour se procurer des médicaments à base de chloroquine ou faire la queue devant hôpitaux et laboratoires pour tenter de se faire dépister", déporent-ils dans un communiqué.

Les médecins libéraux ne prescriront pas de médicament à base de chloroquine. Les pharmacies ne sont, pour leur part, pas habilitées à en délivrer sans ordonnance hospitalière.

"Ces comportements sont à l’origine d’attroupements voire de mouvements de foules qui vont à l’encontre des consignes sanitaires de confinement. Autant de situations qui fragilisent dangereusement et inutilement l’équilibre du système de soins", dénoncent les UPRS Paca.

Tests cliniques étendus sur la chloroquine

Lundi soir, le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé avoir "fait en sorte que les études cliniques, la recherche, puissent s'engager très rapidement" sur l'usage de la chloroquine comme traitant au coronavirus Covid-19.

"Plus de 800 patients vont pouvoir entrer dans une série de tests cliniques pour cette molécule, mais pour d'autres également, pour essayer de faire en sorte de donner à la recherche française, à la recherche médicale, toutes les armes et toutes les données nécessaires pour bâtir le traitement le plus efficace", a ajouté le chef du gouvernement.

L’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) a annoncé dimanche le lancement d’un essai clinique européen portant sur quatre traitements dont la chloroquine. Les résultats de ces études sont attendus sous 15 jours.
 
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