Coronavirus : un entrepreneur marseillais collecte et distribue des milliers de masques aux soignants

Depuis le début du confinement, ce chef d'entreprise, spécialisé dans le commerce international, parvient à acheter des masques en Chine. Sans réponse des pouvoirs publics, il en a déjà distribué près de 22000 aux soignants des Bouches-du-Rhône, gratuitement. 

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D'ordinaire, Fabrice Raffo négocie des jouets, des vêtements, des objets en tout genre, sur le marché international. Cela s'appelle le "sourcing".

Alors face à l'épidémie de covid-19, et à la pénurie de masques qui a suivi, cet entrepreneur marseillais a décidé de mettre sa compétence de négociant au service des soignants.

"Le 19 mars, au début du confinement, j'ai commencé mes recherches. Et j'ai trouvé un million de masques prêts à être achetés. Des masques aux normes".

Fabrice Raffo aurait alors contacté les collectivités (mairie, région, ARS...). Sans réponse de leur part, il décide de créer une cagnotte Leetchi.

"Si les pouvoirs publics n'en veulent pas, ce sont nous, les citoyens, qui allons acheter ces masques" explique Fabrice Raffo. Et très vite, la mobilisation se met en marche. Aujourd'hui, la cagnotte leetchi a réuni plus de 44000 euros, de la part de 580 contributeurs.

Des masques pour les soignants

Grâce à cet argent, Fabrice Raffo a déjà pu organiser deux distributions de masques. Médecins traitants, infirmiers libéraux, auxilaires de vie ... Tous les oubliés des dotations de l'Etat, et qui ont un besoin croissant de protection, au fur et à mesure que l'épidémie avance.Un infirmier et un médecin reçoivent 70 masques : 20 FFP2 et 50 chirurgicaux.

"De quoi tenir 3 à 4 semaines"précise l'entrepreneur. "Pour un Ephad, nous donnons 500 masques chirurgicaux, et 50 FFP2, cela fait une provision pour une semaine".

Déjà, Fabrice Raffo a distribué près de 22.000 masques en deux collectes, dans des lieux tenus secrets pour éviter les vols. Ce samedi, ce sont 990 soignants qui bénéficieront de cette précieuse aide.
C'est le cas de Yoël Ittah. Il est infirmier libéral sur Marseille. Depuis le début de la crise sanitaire, les infirmiers libéraux sont très peu dotés en masques.

"Il y a des listes d'attente interminables dans les pharmacies. Il y a un vrai problème de répartition" explique-t-il.

"On se sent complètement abandonnés, et seul" se désole l'infirmier. "Sans les particuliers, et les associations comme celle de Fabrice Raffo, ce ne serait pas possible de travailler".

Avec une cinquantaine d'autres infirmiers, il a monté une cellule, pour mutualiser les moyens (Covid-lib) et bientôt ouvrir une centre de consultation mutualisé. Leurs besoins en masques sont importants.

Alors cet après-midi, comme des dizaines d'autres soignants, il ira chercher ses masques auprès de Fabrice. Un vrai soulagement.

"Des masques, il y en a en quantité illimité. Mais il ne faut pas avoir peur d'acheter cash".

Quand on lui parle de pénurie de masques, Fabrice Raffo n'y croit pas. Grâce à son réseau développé en 15 ans de commerce international, il peut dégoter des millions de masques, provenant exclusivement de Chine.


"Au début du confinement en France, je savais que la Chine allait se déconfiner. C'est là-bas que les usines reprennent du service" explique-t-il. D'autant que la Chine représente 50% de la production mondiale de masques. Le pays, est capable de produire plus de 100 millions de masques par jour.

"Il y en a en quantité illimitée. Mais il ne faut pas avoir peur d'acheter cash" ironise-t-il. Sa stratégie, effectuer des petites commandes, être très attentif sur la qualité du masque, et surtout "être malin pour le transport". Car aujourd'hui on le sait, les commandes peuvent être rachetées à prix d'or, sur les tarmacs des aéroports.

Le prix d'un masque FFP2 multiplié par 5

Depuis le début de l'épidémie, le prix des masques s'est envolé, ce qui rend les négociations "de plus en plus difficiles au fil des semaines".

L'entrepreneur explique qu'avant l'épidémie, un masque FFP2 coûtait environ 60 cents de dollars (hors transport). Aujourd'hui il se négocie entre 3 et 4 dollars.

Malgré les difficultés, Fabrice Raffo entend bien continuer ses recherches, afin de protéger les milliers de soignants, qui chaque jour, se mettent en danger, pour sauver la vie des autres.
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