Coronavirus : par peur de la contamination aux urgences, les alertes cardiaques sont négligées par les patients

Le Covid-19 inquiète. La fréquentation des urgences cardiovasculaires est en chute libre. Conséquence : de nombreuses personnes, ayant des symptômes, n'alertent pas les secours et se mettent en danger. 

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Un brancardier de l'hôpital Clairval à Marseille a été retrouvé mort chez lui. L'homme aurait eu la veille, durant son service, des symptômes, sans en alerter ses collègues.

"Il y a des morts subites de personnes à leur domicile dans la région, mais aussi en France. La peur du Coronavirus pour donner l'alerte n'y est pas étrangère", selon le docteur Philippe Commeau, cardiologue interventionnel à la polyclinique les Fleurs, ancien Président du GACI de la SFC (Groupe athérome et cardiologie interventionnelle de la société française de cardiologie). 

À Toulon, une femme de 40 ans n'a pas signalé "assez rapidement" son infarctus et a dû être transférée à Marseille.

Ces deux cas auraient pu être évités si les personnes n'avaient pas eu peur de se rendre aux urgences.

Moitié moins d'urgences cardiovasculaires

Comme partout en France, les cas admis à l'hôpital d'infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral baissent fortement, "moitié moins qu'avant le confinement", selon le docteur Philippe Commeau.

Cette situation inquiète les cardiologues. Pourtant, la prise en charge est la même qu'habituellement. Les espaces dédiés aux patients touchés par le Covid-19 sont bien séparés des autres services dans les hôpitaux.

"Depuis le 5e jour du confinement, le nombre d'urgences s'est effondré. On sait que les personnes ayant des symptômes ont peur du Coronavirus, des risques de contamination. Mais ce n'est pas une raison de ne pas donner l'alerte", explique le docteur Commeau.

Du jamais vu, aux urgences cardiovasculaires de la polyclinique Les Fleurs à Ollioules (Var), la semaine dernière, il n' y a eu que deux admissions en urgence.

Trouble de la parole ou douleur thoracique comme alerte

Les premiers symptômes évocateurs d’infarctus du myocarde sont le plus souvent des douleurs thoraciques. Des troubles de la parole ou de la motricité sont des signes avant-coureurs d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Après une première alerte, le risque de survenue d’un événement grave, parfois fatal, est très grand dans les jours suivant. En cas de prise en charge tardive, les conséquences neurologiques peuvent être irrémédiables. 

"Même si en confinement les gens font moins d'efforts, qu'ils dorment plus et fument moins, les risques existent. Nous pouvons largement les accueillir alors en cas de symptômes ils doivent appeler le 15", indique le docteur Philippe Commeau.

La priorité du SAMU

En cas de signes d'AVC, les cardiologues comme le ministère des solidarités et de la santé incitent à appeler le 15.

Les centres d'appels sont submergés, le délai d'attente souvent très important.

"Les personnes ne veulent pas déranger. Pourtant, c'est vital qu'elles viennent aux urgences en cas d'alerte. Partout, seules les réanimations sont surchargées, dans les autres services c'est le calme plat", déclare le docteur Commeau.

Des secours quotidiens

Les services du Samu interviennent quotidiennement pour des malaises cardiaques partout sur le territoire français. Le samedi 4 avril, une personne a fait un malaise cardiaque sur la station de Pra-Loup.

Le Samu des Hautes-Alpes a utilisé son hélicoptère pour apporter son soutien aux pompiers de Barcelonnette. 

Malgré la priorité donnée nationalement aux personnes atteintes du Covid-19, les secours restent pleinement mobilisés pour leurs opérations classiques.
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