Coronavirus : "En première ligne mais le ventre vide", à Marseille les internes de l'AP-HM manquent de repas

Depuis le début de l'épidémie de coronavirus, l'AP-HM a fermé ses selfs dédiés aux salariés pour éviter la propagation du Covid-19. Des paniers repas sont mis en place pour l'ensemble du personnel. Mais problème, les internes n'y ont pas tous accès.

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"Ce mardi, à 12h30 à la Timone, il n' y avait déjà plus de paniers repas disponibles pour les internes qui se sont présentés devant le self pour leur dotation journalière, situation identique à l'hôpital nord à 13h30", déplorent les internes.

Une situation récurrente depuis plus de dix jours, que dénonce le syndicat autonome des internes des hôpitaux de Marseille (SAIHM).

850 internes font partis de l'Assistance publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM) qui comptent quatre hôpitaux. 150 d'entre eux sont nourris et logés au sein des établissements marseillais.

Depuis un an, de nombreux dysfontionnements sur la nourriture étaient déjà répertoriés et transmis à la direction de l'AP-HM, selon Antoine Tichadou, président du SAIHM. 

Comme "la piètre qualité des repas proposés et surtout les quantités infimes distribuées, quand déjà ce n'était pas des moitiés de repas. Par exemple nous pouvions avoir un plat unique sans entrée ni dessert ni couvert pour manger", raconte l'interne.

En première ligne avec l'épidémie galopante de coronavirus Covid-19, les internes de l'AP-HM tirent une nouvelle fois la sonnette d'alarme.

Dans un premier temps, ils ont écrit des mails à la direction de l'AP-HM et à la directrice du service de restauration, pour faire état du constat et de leurs revendications.

Sans nouvelles et sans réponses, le syndicat a décidé de rendre publique cette situation "ubuesque et navrante" sur les réseaux sociaux.

"Ne pas pouvoir manger, rajoute de la difficulté pour rien dans cette situation compliquée et cela fait dix jours que cela dure", déplore Antoine Tichadou.

Mardi 8 avril, le syndicat a communiqué sur Facebook, son incompréhension face à une situation "qui pourrait être réglée facilement, il suffirait que chacun présente son badge et les paniers ne disparaîtraient pas, et pourraient être plus facilement distribués", insiste le jeune médecin.Le post facebook a été relayé sur les réseaux sociaux et suscité pas mal de commentaires. Des internes dans d'autres villes de France partagent un quotidien similaire : des plateaux repas plutôt légers, pas franchement bons et encore quand il en reste... Certaines photos parlent d'elles-mêmes. 

Est-ce le temps du confinement qui dicte la méthode ? De son côté, la direction de l'AP-HM a répondu aux internes via les réseaux sociaux également.

Dans un communiqué reprenant les raisons de la fermeture des selfs, l'AP-HM indique avoir compris la situation et tenté d'y remedier.

"Cette distribution a rencontré un vif succès et certains jours en début d’après midi les repas proposés, pourtant nombreux, n’ont pas suffit", reconnait l'AP-HM.

"Les internes sont seuls à bénéficier de la possibilité de récupérer deux repas par passage", assure l'AP-HM, qui indique également avoir adapter des "créneaux horaires élargies et spécifiques" et mis en place "une file priporitaire sur présentation de leur badge".

Des informations totalement démenties par le SAIHM. Le syndicat assure qu'aucune des mesures citées par l'AP-HM n'a été mise en place. 

Plus de self, mais une facture à régler

De quoi éteindre la polémique, pas tout-à-fait, car il y a un autre point de crispation entre les internes et la direction des Hôpitaux de Marseille, la gratuité des repas.

"Nous sommes prélevés tous les mois d'un montant alloué pour l'accès au self-service, dont nous ne bénéficions plus, d'autant que nous n'avons pas n'ont plus accès pour la plupart d'entre nous aux paniers repas gratuits", détaille Antoine Tichadou portant la voix des internes marseillais.

"Ce type d’incident, certes regrettable, est en voie de résolution, assure aussi l'AP-HM. les internes bénéficient depuis le début de la crise, comme tous les autres personnels à l’heure actuelle, de la gratuité des repas".

Plusieurs groupes de soutien aux soignants se sont constitués depuis le début de l'épidémie de Coronavirus. Et Antoine Tichadou reconnait que si certains internes peuvent déjeuner ou dîner, c'est aussi grâce aux dons de nourriture fait par des entreprises et certains citoyens. 
 
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