Après une accalmie constatée depuis le déconfinement, les dépistages sont repartis à la hausse à Marseille. C'est le cas à l'Institut Hospitalo-Universitaire du professeur Raoult comme dans les laboratoires privés. Ce n'est pas le signe d'une reprise de l'épidémie mais la vigilance est de mise.
Au plus fort de la crise du coronavirus, l'IHU a testé plus de 5000 personnes par jour. Après plusieurs semaines d'accalmie, une file s'est reformée devant l'entrée de l'institut à la Timone.
Ils sont en moyenne 700 quotidiennement à venir faire un test. Pour diverses raisons. Retour ou départ en voyage, test pré-opératoire obligatoire, nécessité professionnelle. Ou juste pour se rassurer.
Les médecins généralistes prescrivent plus de tests
Ce jeune homme est venu pour être accepté en centre de loisirs. "Si on veut pouvoir participer aux activités, il faut se faire dépister", explique-t-il sous son masque."Je dois faire un visa, et pour l'obtenir je dois fournir un test négatif", témoigne un adulte qui a patienté une heure pour se faire tester à l'IHU.
Le constat est le même dans les laboratoires privés. Cécile Amaddio, médecin biologiste chez Synlab Provence, donne une explication supplémentaire à cette recrudescence des dépistages.
"Les médecins généralistes sont plus sensibilisés et au moindre symptôme douteux on teste, mal de gorge, rhinite, signe digestif, trouble du goût ou de l'odorat".
Après deux mois sans cas positifs, elle a enregistré trois cas positifs au cours de ces deux dernières semaines, sur une moyenne de 40 tests réalisés par jour.
Une augmentation très faible des cas positifs
L'équipe de Jordan Dahan, pharmacien biologiste chez Synlab Provence, analyse les échantillons de 65 laboratoires des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence.Il y a un mois, le laboratoire recevait 2500 prélèvements par semaine. Actuellement, c'est environ 3800. "Avant, on avait quasiment aucun cas positif, et là depuis trois semaines, on a une légère augmentation qui reste très faible, de l'ordre de 0,3 %", note-t-il.
Au niveau du département, 263 laboratoires réalisent des tests de dépistage. Santé Publique France, comptabilise quotidiennement le nombre de personnes testées et les cas positifs dans chaque département. Ainsi par exemple, le 17 juillet, 3813 personnes ont été testées dans les Bouches-du-Rhône et 16 cas positifs ont été enregistrés. De son côté, l'IHU annonce entre 0 et 26 cas positifs par jour. Soit en moyenne six par jour. Pour l'essentiel des cas importés par des personnes rentrant de voyage.
"C'est une petite augmentation par rapport aux six semaines qui viennent de s'écouler", concède le Pr Parola, chef du service des maladies infectieuses, dans une vidéo postée sur la chaîne YouTube de l'institut le 16 juillet.
" Il faut être attentif mais pas inquiet, ajoute-t-il, pour l'instant, il n'y a pas de reprise épidémique. Il faut rester vigilant et ça veut dire tester ces cas importés".
"La seule question qui reste, c'est : est-ce que ce virus va devenir saisonnier, et revenir à l'automne ou à l'hiver prochain ? Et là, il faudra y faire face en tirant les leçons de tout ce que nous avons vécu".
Depuis le 20 juillet, les autorités ont renforcé les mesures barrières comme le port du masque, obligatoire dans les lieux publics clos.