Mohamed est mort sous les coups de son beau-père à Marseille en 2020. La cour d'assises d'appel du Var à Draguignan a confirmé la condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité de ce dernier, ce mercredi 15 novembre.
Des scènes d'une violence extrême. La réclusion criminelle à perpétuité a été confirmée, ce mercredi 15 novembre, pour un homme de 29 ans, accusé d'avoir tué un enfant de deux ans et demi, le fils de son ex-compagne, à Marseille en 2020. L'homme est jugé depuis lundi par la cour d'assises d'appel du Var.
Déjà condamné à perpétuité par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, en 2022, pour torture et acte de barbarie sur mineur ayant entraîné la mort, sans intention de la donner, Yassine Argoub, avait fait appel de cette décision.
"Une vie de grand n'importe quoi"
La victime de deux ans et demi, Mohamed, a connu des jours très sombres, et ce même avant sa mort. Né prématuré en Espagne, il a d'abord vécu chez sa grand-mère.
Puis, tout a basculé lorsque Yassine Argoub, un marginal algérien, a commencé à fréquenter la mère de l'enfant. "Une vie de débrouille, de grand n'importe quoi [...],avec en toile de fond une consommation de produits toxiques", était le quotidien du couple, décrit l'avocate générale, Sylvaine Schumacher à l'AFP.
Une vie compliquée qui n'est pas allée en s'arrangeant lorsque les services sociaux se sont inquiétés du sort de l'enfant. Le couple est recherché pour plusieurs faits, lui pour vol, elle pour escroquerie. Ils décident alors de s'enfuir et viennent vivre à Marseille. Ils sont isolés, se retrouvent en huis clos familial dans un squat insalubre.
Coups de tête, coups de ceinture
Dans la nuit du 18 au 19 février, le jeune Mohamed vit les dernières heures de sa petite vie. Yassine Argoub appelle les secours pour demander de l'aide, car l'enfant ne respire pas bien après une "chute".
Les secours remarquent que le petit garçon a en réalité succombé à une rupture de l'estomac. C'est au bout de sept longues heures d'autopsie qu'une liste de tous les sévices commis à l'encontre de Mohamed est dressée.
Coups de tête, coups de ceinture, coups de poing, trace de morsure, ongle arraché... Voici une partie des actes de torture et de barbarie subis par l'enfant en bas âge. Certaines blessures remontent à plusieurs heures, d'autres à quelques jours, d'après l'autopsie.
"Un punching-ball"
Pour Sylvaine, Schumacher, l'accusé "n'a plus vu en lui un petit être humain mais peut-être un punching-ball, un exutoire à sa colère et à sa frustration".
Ce lundi 13 novembre, pendant l'audience, dans la salle vide, Yassine Argoub reconnaît une part de responsabilité. Il explique être tombé sur le jeune Mohamed la nuit où il a appelé les secours. Il continue toutefois d'accuser la mère de l'enfant, son ex-compagne, des autres crimes. Cette dernière, absente au moment du drame, a été condamnée en première instance à cinq ans d'emprisonnement, dont quatre fermes, pour ne pas avoir cherché à protéger son fils.