Après l'attaque terroriste dans un lycée à Arras, le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal s'adresse à chaque enseignant dans un courriel. Il décrète la reprise des cours pour les collèges et lycées ce lundi à 10 h et une minute de silence à 14 h. "C'est le temps du deuil, celui des revendications viendra plus tard", commente la secrétaire de la FSU 13.
Tout juste 24 heures après l’attaque au couteau à Arras qui a coûté la vie à un professeur ce vendredi 13 octobre, le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a adressé un mail à chaque enseignant ce samedi, délivrant des consignes autour de la journée d'hommage dans les établissements du lundi 16 octobre.
Dans une lettre, que France 3 Provence-Alpes a pu se procurer, Gabriel Attal s'adresse à l'ensemble la communauté éducative et réaffirme que "l'École doit rester debout", précisant que "les cours ne pourront redémarrer « comme d’habitude » lundi matin". La secrétaire de la FSU des Bouches-du-Rhône, Caroline Chevé, commente les trois points à retenir de ce courrier.
Un temps banalisé dans tous les collèges et les lycées de France de 8 h à 10 h
Les établissements ouvriront exceptionnellement leurs portes aux élèves à 10 h ce lundi matin, pour permettre "un temps d’échange tout à la fois humain et pédagogique" entre les personnels des établissements, écrit dans sa lettre le ministre. "Nous aurions souhaité avoir la matinée entière banalisée", répond Caroline Chevé, "deux heures, c'est un peu court. Ce temps d'échange doit nous permettre de laisser l'émotion s'exprimer, la peur et la tristesse aussi, et de réfléchir à comment nous allons accueillir les élèves".
Au sujet de la prise en charge des collégiens et lycéens durant ces deux heures, Gabriel Attal compte sur la "tolérance des employeurs avec leurs salariés parents d’élèves, contraints d’arriver un peu plus tard au travail. Car toute la Nation fait bloc". Pour ceux qui ne pourraient faire autrement que venir à 8 h, un accueil "minimal sera organisé pour leur permettre de patienter avant la reprise".
Une minute de silence à 14 h
À 14h, une minute de silence "sera respectée dans chaque classe en mémoire des victimes des attentats commis contre notre École", un temps de recueillement que Gabriel Attal laisse "à l'appréciation des équipes pédagogiques". Pour Caroline Chevé, il est indispensable qu'une marge de manœuvre soit laissée aux enseignants. "On n'appuie pas sur un bouton pour décréter une minute de silence, ce n'est pas comme ça que ça marche", explique la professeure de philosophie, "malheureusement, nous avons l'expérience depuis quelques années, après Samuel Paty et après les actes terroristes qui ont secoué le pays, nous adaptons notre discours en fonction de l'âge et du profil des élèves, il faut que les modalités restent souples".
Unité et fidélité aux valeurs
Dans sa lettre, le ministre souligne l’importance de "l'unité" de la communauté pédagogique, de sa "fidélité aux valeurs" d'"engagement au service de l’École" et la nécessaire "unité de la société, à commencer par les élèves et leurs familles".
Il faudra bien sûr, plus tard, se pencher sur la sécurisation des établissements, après cette intrusion de la violence terroriste brute à intérieur d'un lycée.
Caroline Chevé, secrétaire de la FSU des Bouches-du-Rhône
Pour la secrétaire de la FSU 13, le temps n'est ni à la polémique, ni aux revendications. Il faudra se pencher, plus tard, sur la question de la sécurisation des établissements scolaires, mais pour l'heure, les enseignants veulent continuer à mener leur mission "impérative et indispensable auprès des élèves".
"Ce qui est terrifiant ici, c'est que des enseignants sont attaqués pour ce qu'ils sont et pour ce qu'ils font, mais nous poursuivrons notre mission, nous continuerons à transmettre et développer l'esprit critique contre l’obscurantisme délirant qui gagne notre société".