Covid : "Nous sommes en colère", un couple sans revenu à cause des nouvelles mesures sanitaires à Marseille

Dès ce samedi, bars restaurants et lieux accueillants du public vont fermer leurs portes dans la Métropole Aix-Marseille. Un nouveau coup dur pour les professionnels comme ce couple : Victoire, prof de yoga et Christophe restaurateur.

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A eux deux, ils représentent les professions les plus touchées par les nouvelles mesures sanitaires imposées par le Ministre de la santé, Olivier Véran, à Marseille.

Parents de deux enfants, avec des frais fixes et sans aucun revenu, car entrepreneurs, Victoire Antoun et Christophe Castellani sont inquiets pour l'avenir.

"Je ne suis même plus inquiète, je suis en colère, je suis révoltée, c'est un deuxième coup dur pour nous", lance Victoire Antoun, prof de yoga à son compte.

La professeure donne des cours dans un studio de Yoga à Marseille.

Pour le moment, la directrice du lieu s'interroge sur le maintien de l'activité ou non, dans l'attente de directives précises du préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand.

"Pourra-t-on accueillir des élèves, au nombre de dix par exemple ? Dans ce cas là, il est fort probable que notre salaire soit aussi baissé", détaille Victoire Antoun.

Des mesures autoritaires

Ces mesures sont en place pour 15 jours a annoncé le Ministre de la santé, avant un nouveau point de sitution. 

"Pendant le confinement, j'ai réussi à tenir en donnant des cours sur instagram, avec une cagnotte en ligne", explique Victoire.

Mais pour la professeure, "ce n'est pas cela la pratique du Yoga", elle a besoin "de voir mes élèves et de pouvoir corriger les postures".
 


Un autre aspect plus réglementaire s'invite dans la problématique des cours à distance.

"Et qui sera responsable, si un de mes élèves se blesse lors d'un cours en ligne, suis-je responsable ?, s'interroge Victoire.

Même combat dans la restauration

Son compagnon, lui est restaurateur. Christophe Castellani a ouvert son restaurant à Marseille dans le 8e arrondissement, 15 jours avant le confinement.

" J'ai une équipe de 15 personnes. Si on ferme, ils vont toucher le chômage partiel, soit 20% de moins . C'est énorme pour des salaires dans la restauration cette baisse", explique Christophe.

A la reprise après le confinement et une fréquentation touristique de plus de 30%, Christophe avait retrouvé le sourire. L'avenir semblait s'éclaircir.

Malheureusement, les annonces du Ministre de la santé ont porté un nouveau coup d'arrêt à son activité.

"On ressent de la colère face à ce manque de communication, ce manque de professionnalisme, on ne comprend pas que nos politiques locaux n'aient pas été consultés", déplore ce chef d'entreprise.

"La vente à emporter sera -t-elle autorisée, au moins pour écouler les stocks ? ", s'interroge le couple.

Rien n'est sûr, comme la date exacte du dernier service.

"On nous dit samedi, mais est-ce vendredi à minuit? Ou samedi à minuit? Comme personne n'est en mesure de nous le dire, et bien moi j'ai tranché, ce sera samedi soir notre dernier service", explique Christophe Castellani.

Pour ce restaurateur, ces 15 jours minimum de fermeture vont engendrer une perte sèche de 80.000 euros .

Une somme colossale dans la trésorerie d'un restaurant, d'autant que "le retour des clients depuis la fin du confinement était resté en demi-teinte", selon Christophe Castellani.

L'incompréhension règne, "pourquoi avoir laissé les gens se mélanger cet été sur les plages et nous punir maintenant? En quoi le virus circule plus dans un restaurant que dans un supermarché?", s'interroge le restaurateur.

Face à autant d'incompréhension, les restaurateurs ont décidé de se mobiliser aux côtés des élus locaux qui ne décolèrent pas d'avoir été exclus de la concertation.

Rassemblement de protestation

Ce vendredi, un rassemblement de soutien est prévu à 9 h devant le tribunal de commerce de Marseille, à l'initiative de l'Union des Métiers et des Industries des Hôtelleries.

Victoire et Christophe comptent s'y rendre et faire entendre leurs voix. Même si le restaurateur semble résigné, "ce rassemblement est symbolique, il n'aura pas forcément de poids mais c'est bien d'y être quand même".
 
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