Après le succès du concert-test à Barcelone sans contamination au Covid, c'est à Marseille que le monde du spectacle travaille lui aussi sur deux concerts-tests pour février. 500 heureux spectateurs devraient profiter d'un concert live. Non, vous ne rêvez pas. On vous explique comment ça marche.
Un espoir pour les festivals et concerts marseillais. Et pour leur public surtout ! Alors que depuis plus d'un an le monde de la culture est éteint, deux concerts-tests auront bien lieu à Marseille en février. Le but ? Évaluer les risques de contaminations au Covid-19 lors de concerts avec un protocole sanitaire strict. Un espoir pour toute l'industrie du spectacle.
L'expérimentation a déjà été menée le 12 décembre dernier lors d'un concert-test à Barcelone regroupant près de 500 personnes. Des tests obligatoires à l'entrée et aucune distanciation sociale.
Le bilan une semaine après est plutôt encourageant puisqu'aucun spectateur n'a été testé positif au covid. Peu de temps après, le 5 janvier, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot affirmait lors d’un entretien sur RTL que l’on pourrait aller aux festivals cet été en France. D'accord mais comment ?
Qui est à l'origine de ce projet marseillais ?
C'est un collectif de six personnes composé de médecins, directeurs de salles de concerts, directeurs de festival qui planchent sur le retour du public en live à Marseille.
Ils travaillent depuis le début de l’épidémie sur le risque d'infection au Covid lors de concerts et spectacles réunissant plusieurs centaines de personnes. On imagine assez facilement l'effet cluster dans une fosse surchauffée et transpirante. Et pourtant pas du tout.
Dans ce collectif figurent notamment Béatrice Desgranges directrice du Festival Marsatac et Vincent Estornel, médecin. Pour lui l'essentiel est de rassurer :
La mission de ce collectif est d’essayer d’apporter la preuve scientifique que l’on n'a pas de sur-risques en assistant à un spectacle.
Des tests à l'entrée des salles
Sur le modus operandi concret de ces concerts-tests à Marseille, c'est plutôt encore assez flou. Y'aura-t-il des tests à l'entrée des salles, selon le modèle barcelonnais (voir plus bas) ? Combien de personnes pourront assister à ces concerts ? Le port du masque sera-t-il obligatoire ? Très probablement. C'est l'Inserm ( Institut national de la santé et de la recherche) qui est chargée de répondre à toutes ces questions.
L'institut pilote ce protoloce sanitaire qui n'est pas encore finalisé. On nous avez promis une communication avant le 15 janvier, mais finalement non.
Pour Vincent Estornel préalable indispensable, les spectateurs devront bien sûr être "sains", négatifs au virus, non cas contacts déclarés, pour pouvoir assister à ces concerts. Mais comment ce public sera-t-il sélectionné ? Là encore pas de réponse pour l'instant.
Ce qui est sûr c'est que les deux concerts-tests auront lieu à une semaine d'intervalle au mois de février, la date exacte reste à préciser. Et les artistes aussi. Parmi la dizaine de concerts encore programmés à Marseille figurent Benjamin Biolay, Hoshi, Patricia Kaas, Leto ou Aaron.
Si c'est ce qui nous permet d'ouvrir, il faut y aller.
Pour Aurélie Hannedouche, déléguée générale du syndicat des musiques, il n'y a pas de questions à se poser. Quelques centaines de privilégiés certes, mais dans un paysage culturel mortifié depuis des mois, ces concerts-tests sont essentiels pour la réouverture des festivals au public. "Si c'est ce qui nous permet d'ouvrir, il faut y aller".
Même si la mise en place de toutes les conditions sanitaires strictes laisse un goût d'amertume. "On nous demande trois fois plus de précautions que dans d'autres secteurs", estime Aurélie Hannedouche.
De son côté, la ministre de la Culture a assuré qu'elle suivrait attentivement ces expérimentations.
.@R_Bachelot "suit avec un grand intérêt" les expérimentations de "spectacles Covid" pic.twitter.com/zeUP4qIzg6
— BFMTV (@BFMTV) January 10, 2021
Le festival espagnol Primavera Sound a organisé en décembre dernier à Barcelone un concert test avec un protocole sanitaire très strict et un suivi du public.
L'expérience a porté sur un public test de 1.047 personnes, détaille France 3 Occitanie. 463 personnes ont participé à ce concert dans une salle de 900 places. vant le concert, les participants ont dû se faire tester et présenter un test Covid négatif. Le public était également obligé de porter un masque de type FFP2.
Dans la salle, la température et la ventilation étaient contrôlées. Sept jours après le concert, les spectateurs devaient passer un nouveau dépistage, négatif pour tous.
Cerise sur le gâteau : il n'y avait pas de distanciation sociale obligatoire pendant le concert. Une belle fosse et un bon bouillon de décibels, "comme au bon vieux temps"...