A Marseille, les cliniques privées sont appelées en renfort pour soulager les services de réanimation des hôpitaux publics déjà saturés. Les opérations non urgentes sont déprogrammées et le personnel compétent affecté au service dédié Covid.
Au cours de la semaine passée, 9 malades de la Covid ont été admis en réanimation dans la région, selon le dernier bilan de l'agence régionale de Santé (contre 57 la semaine précédente).
Actuellement, 325 patients Covid sont en réanimation. De jour en jour, on se rapproche du pic de la première vague du 6 avril avec ses 440 malades en réa.
Objectif de 800 lits de réa en PACA
Mercredi, quatre patients ont été transférés par avion vers les hôpitaux de Brest. Deux autres le seront vendredi.Il s'agit pour le directeur général de l'ARS PACA, Philippe De Mester, de gagner du temps pour pouvoir réorganiser l'offre de soins en PACA. "J'ai demandé à tous les hôpitaux de la région, qu'ils soient publics ou privés, de commencer à déprogrammer les opérations non urgentes de sorte qu'on puisse libérer des places de réanimation et du personnel compétent pour pouvoir augmenter ces lits de réa", explique-t-il.
"Et ainsi, on n'aura plus besoin de faire ce genre d'opération parce qu'on aura la capacité suffisante dans notre région pour faire face à la montée en puissance qui va encore être importante dans les jours qui viennent", indique-t-il rappellant que la capacité initiale était de 480 lits en PACA.Je voudrais qu'on atteigne le chiffre de 800 lits à échéance de huit jours.
Pour créer des lits en réa, il faut plus de personnel
La mobilisation des hôpitaux privés s'inscrit dans ce schéma. La clinique Bouchard de Marseille réorganise ainsi trois salles de bloc ambulatoire, "désarmées et rééquipées" pour pouvoir accueillir des patients Covid en réanimation.Avant la semaine prochaine, l'établissement va accroître sa capacité de 9 à 12 lits en réa, donc trois dédiés aux patients Covid.
En attendant, les interventions les moins urgentes ont été déprogrammées. "La baisse d'activité est de 30 à 50 %", selon le docteur Marie Fedel, médecin anesthésiste-réanimateur.
Hier, la clinique Bouchard avait trois patients Covid en réa, et il ne restait qu'un lit disponible à la suite du décès d'un patient la nuit précédente.
Au sein de la réanimation, un périmètre Covid est délimité par un balisage pour rappeler les précautions de sécurité au personnel qui se rend dans les chambres.
"On fonctionne en réseau avec toutes les réanimations de la région, de manière à répartir les patients pour ne pas saturer les services", précise le docteur Marie Fedel. On contaste une accélération des arrivées aux urgences, en hospitalisations et donc en réanimation pour les détresses respiratoires ces 10 derniers jours."
Le médecin de la clinique se dit plus inquiète que lors de la première vague. "On n'est pas arrivés à saturation, parce que les secteurs les plus touchés en France avaient cette possibilité de transférer les patients dans des régions moins touchées. Aujourd'hui, on voit sur la carte de France que beaucoup de régions sont touchées et que donc, la possibilité de transférer des patients va être beaucoup plus compliquée".