Covid : Omicron, réa en tension, vaccination, évacuations... ce qu'il faut savoir sur la situation des hôpitaux de Marseille

La situation épidémique liée au Covid est plus dégradée en Paca qu'ailleurs et dans la cité phocéenne, les indicateurs sont tout particulièrement inquiétants. Voici cinq choses à retenir du point fait ce mercredi par l'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille.

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L'ARS a activé l'alerte sanitaire au niveau 5 dans les hôpitaux de Paca, 70% des opérations non urgentes sont à ce jour déprogrammées. 

Le variant Omicron gagne du terrain. Il représente 20% des cas positifs sur les tests réalisés. 

Un taux d'incidence à près de 900 cas pour 100.000 habitants, un taux de positivité à 8 %... dans les Bouches-du-Rhône, les principaux indicateurs sont plus mauvais qu'au niveau national et la vaccination (70% en moyenne et moins de 50 % par endroit) accuse un net retard par rapport au reste du territoire.

Le constat est encore plus préoccupant sur Marseille. Ce mercredi, devant la presse, l'Assistance Publique a fait un point sur l'évolution de la situation au sein de ses hôpitaux avec ses experts et chefs de services.

Voici cinq choses à retenir sur la situation à l'AP-HM.

  • Le pic de la 4e vague est dépassé

60 patients Covid sont actuellement pris en charge en service de réanimation à Marseille. Ça place les hôpitaux marseillais au-dessus du pic de la 4e vague d'août 2021, selon le directeur général de l'AP-HM François Crémieux.

Une situation d'autant plus inquiétante que les patients Covid augmentent de 10 % en réa chaque semaine, selon le professeur Lionel Velly, chef de l'unité de réanimation de l'hôpital de la Timone.  

D'ici à la fin de la semaine, plus de 25 lits de réanimation supplémentaires seront déployés et 8 lits d'unités de soins critiques pour "garantir l'équité d'accès aux soins entre patients Covid et non Covid".

Des lits qui ne resteront pas longtemps vides. Le professeur Lionel Velly précise que la moitié des lits de réanimation sont actuellement occupés par des patients Covid et il s'attend à recevoir prochainement 75 nouveaux patients.

La durée moyenne de séjour en réanimation est de 7 jours pour les patients non intubés et de 21 jours pour ceux qui le sont. Certains patients peuvent nécessiter  jusqu'à 65 jours d'hospitalisation.

Il souligne qu'actuellement 86% des patients Covid présents en réa ne sont pas vaccinés ou ont eu une seule dose.

  • La vague Omicron bientôt majoritaire

"Aux Etats-Unis, ils sont passé de 12 % des patients infectés à l'Omicron à 75 % en une semaine, ça veut qu'ici, on est à 15% et dans une semaine ou dans 10 jours, il n'y aura plus que de l'Omicron qui va circuler en grande majorité", prédit le professeur Rémi Charrel, président du Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN) et référent médical de la vaccination Covid au sein de l'assistance publique.

Il rappelle que si les vaccins n'ont pas été développés pour ce variant, "le rappel permet d'atteindre une protection de l'ordre de 90 % vis à vis du variant Delta et il approche les 70 % à 75 % pour l'Omicron".

  • Les heures supplémentaires explosent

La pression est d'autant plus forte dans les services en cette période de fêtes qu'une partie du personnel est en congés.

Les équipes médicales sont très sollicitées. Les heures supplémentaires explosent. 

"Il n'y a pas de renfort extérieur, souligne le professeur Velly, tout se fait avec notre personnel, avec des heures supplémentaires. Il y a 15 jours, elles avoisinaient déjà 5.000 heures. Je n'ai pas encore le décompte, mais j'imagine que ça a explosé depuis." 

Le professeur Jean-Luc Jouve, président de la commission médicale d'établissement s'inquiète de voir les équipes "au bout du rouleau et inquiètes".

On a peur d'être dans l'oeil du cyclone, d'être entre deux vagues, entre la vague Delta et la vague Omicron et ce qui génère cette angoisse, c'est de se demander si les deux vagues ne vont pas se cumuler à un moment donné.

Professeur Jean-Luc Jouve, AP-HM

  • Des évacuations sanitaires à venir

Sur les 500 lits de réanimation disponibles dans la région, 300 sont occupés par des malades Covid, détaille le professeur Laurent Papazian, en charge de la régulation régionale. 

Dans les Bouches-du-Rhône, on dénombre plus de 190 patients Covid sur les 300 lits de réanimation ce qui rend très difficile la prise en charge des autres urgences hors covid.

"Nous n'avons pas les capacités à suivre cette activité, s'inquiète le professeur Papazian, surtout que par définition quand des patients viennent en réanimation ça n'est pas programmé".

D'où les évacuations sanitaires, qui ont commencé vendredi dernier et qui vont se poursuivre. Cinq patients des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse ont déjà été transférés vers la Bretagne et l'Ile-de-France.

Deux transferts sont programmés dans les prochaines heures à partir d'Avignon vers la Normandie, et d'autres vont suivre au départ de l'AP-HM d'ici la fin de cette semaine. 

"Mais ces fenêtres d'évacuations sanitaires se ferment car toutes les régions sont impactées et il faut bien avoir cela à l'esprit", ajoute le responsable de la régulation régionale.

  • Une vaccination très en dessous de la moyenne nationale

"A Marseille, la situation est très grave, avertit le professeur Rémi Charrel, référent de la vaccination Covid à l'AP-HM. 

"Aujourd'hui en France la population générale est vaccinée à 77 % au 20 décembre, et il n'y a aucune agglomération, aucun village des Bouches-du-Rhône qui atteint 77 %, on est à 10 points en dessous de la moyenne nationale". 

A Marseille, la situation est encore plus critique avec 60 % de couverture vaccinale avec deux doses. Avec d'énormes inégalités territoriales.

Quatre arrondissements sont 30% en dessous de la couverture nationale, il s'agit des 3e, 14e, 15e et  le 16e. Donc les plus pauvres de la ville.

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