Le pic des décès de la première vague a été dépassé en Paca selon l'Agence régionale de santé. Les morgues frôlent la saturation dans les hôpitaux à Marseille comme d'Aix-en-Provence. Des camions frigorifiques ont été loués pour répondre aux besoins, selon nos informations.
Se préparer au pire. Le pic des décès de la première vague de coronavirus en région Paca a été dépassé, la semaine dernière et selon les prévisions épidémiologiques, la situation devrait encore se dégrader pendant au moins deux semaines. Signe de l'agravation de la situation, les morgues des hôpitaux de Marseille et d'Aix-en-Provence sont au bord de la saturation et des camions frigorifiques ont été loués à la Timone, a appris France 3, lundi 9 novembre, confirmant une information de France Bleu.
Le directeur de l'ARS Paca, Philippe de Mester, a d'ailleurs évoqué cette piste lundi lors d'une conférence de la presse. Il a précisé que le "recours à des structures externes" sont nécessaires sur certains établissements mais que la "situation est sous contrôle".
Environ 500 personnes entre la vie et la mort
Cette deuxième vague est plus meurtrière que celle du printemps affirme Lionel Velly, médecin anesthésiste-réanimateur de l'Assistance Publique des Hôpitaux Marseillais (AP-HM). "Il y a une augmentation très significative des décès en Paca, puisqu'il y a à peu près 250 décès par semaine, affirme-t-il, alors que, lors de la première vague, on n'a jamais atteint ce seuil." "Pour le moment, il n'y a pas de saturation. Nos morgues ont une capacité d'une centaine de places. Il y a une grande tension c'est vrai, reconnaît Lionel Velly, mais toutes les mesures ont été prises pour faciliter l'organisation.""Le virus circule très largement chez les plus de 80 ans. Et dans cette population-là, le nombre de morts est très important, ajoute-t-il. Près de 70% des décédés ont plus de 80 ans, mais il ne faut pas oublier les 30% qui en ont moins et en particulier tous ces patients qui sont en réanimation, qui ont la soixantaine et qui sont en véritable survie."
"On n'a pas le traitement miracle. La mortalité est la même que lors de la première vague, souligne le docteur Velly. En réanimation, elle est de 15%. 50% sortent de réa et environ 500 personnes restent entre la vie et la mort en réanimation".Plus vous augmentez les formes graves, plus vous augmentez les décès.
Le risque d'une déprogrammation massive des opérations
Selon les prévisions épidémiologiques, la situation devrait continuer de s'agraver encore au moins pendant deux semaines. Le Dr Velly estime que le nombre des hospitalisations conventionnelles a triplé pour des patients Covid 19 en 15 jours. "Du moment que les hospitalisations augmentent, on sait que, par conséquence, dans les cinq à sept jours, on a une augmentation des hospitalisations en réanimation", explique l'anesthésiste-réanimateur. Selon le dernier bilan de l'ARS, 493 personnes sont actuellement hospitalisées en réanimation, dont plus de 270 dans les Bouches-du-Rhône."Si les gens ne respectent pas le confinement, on va complètement saturer, et demain toutes les interventions s'arrêteront", avertit le docteur Velly.