Crash de la Yemenia : un dirigeant de la compagnie entendu pour la première fois devant la cour d'appel de Paris

Pour la première fois depuis l'accident d'un avion en 2009 qui a causé la mort de 152 personnes, un haut responsable de Yemenia Airways a témoigné jeudi devant la cour d'appel de Paris, sans pouvoir dissiper les zones d'ombre.

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Depuis le 4 mars se tient le procès en appel de la compagnie aérienne Yemenia Airways, devant la cour d’appel de Paris. Pour rappel, elle avait été condamnée en première à une amende maximale de 225.000 euros pour la mort de 152 personnes dans le crash d’un avion au large des Comores et blessures involontaires. Ce second procès va durer jusqu’au 28 mars prochain. À Marseille, plus de 800 ayant-droits de victimes, regroupés au sein d’une association, suivront ce deuxième procès.

Première prise de parole de la compagnie

Pour la première fois depuis le crash en 2009, un dirigeant de la compagnie aérienne Yemenia Airways a accepté, jeudi, de témoigner devant la cour d'appel de Paris, sans être en mesure de dissiper les zones d'ombre. Louai Ahmed El Khattabi, considéré comme le bras droit du dirigeant de la compagnie aérienne, s'est exprimé devant la cour via une visioconférence depuis la Jordanie, marquant ainsi une première.

Lors du procès en première instance en 2022, aucun membre de la compagnie n'était présent, invoquant la situation de guerre au Yémen, selon les explications de l'avocat Me Léon-Lef Forster. Lors de son témoignage jeudi, le responsable a eu du mal à répondre aux questions de la cour et des parties civiles. Il n'a pas pu fournir de réponses satisfaisantes sur divers aspects, tels que la formation des pilotes ou la sécurité de l'aéroport de Moroni, entouré de reliefs. Il a justifié son manque de compétence sur certains sujets et son absence au moment de l'accident.

La nuit du 29 au 30 juin 2009, le vol Yemenia 626 s'est écrasé dans l'océanIndien alors qu'il s'apprêtait à atterrir à l'aéroport de Moroni, capitale des Comores, causant la mort de 141 passagers, dont 65 Français, et 11 membres d'équipage.

Des paroles jamais entendues auparavant

Le représentant de la société a affirmé que la sécurité des passagers était une priorité, mais les passagers ayant embarqué à Paris ou à Marseille avaient changé d'avion à Sanaa, au Yémen, pour un appareil plus ancien. Les expertises judiciaires ont toutefois conclu que l'état technique de l'avion n'était pas en cause dans l'accident.

Malgré cela, le tribunal a souligné les négligences de la compagnie, notamment en maintenant des vols de nuit pendant l'été, lorsque les conditions météorologiques rendaient les atterrissages délicats, notamment en raison de feux d'aéroport défaillants. Des erreurs de pilotage ont également été révélées lors du premier procès grâce aux enquêtes menées sur les boîtes noires.

La cour a regretté l'absence du dirigeant actuel de la compagnie, mais a remercié le représentant de Yemenia pour avoir exprimé des paroles envers les parties civiles qui n'avaient jamais été entendues auparavant.

Un hommage rendu à Bahia Bakari

Lors de la lecture d'une lettre par le représentant, le dirigeant de la société a exprimé ses condoléances à toutes les familles françaises touchées par la tragédie du vol. De plus, il a rendu hommage à la grande dignité de Bahia Bakari, la seule survivante de l'accident. Alors qu'elle était assise au premier rang, la jeune femme de 27 ans est restée silencieuse. Le représentant a ajouté ses propres mots, exprimant sa gratitude envers Dieu pour avoir permis à Bahia Bakari de survivre et lui souhaitant une longue vie. Il a rappelé que Bahia, âgée de 12 ans à l'époque, avait miraculeusement survécu après avoir passé des heures dans l'eau, agrippée à un débris d'avion.

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