L'expérience a commencé le 8 mars, journée des droits de la femme, sur deux lignes de bus de nuit à Marseille. La Régie des transports métropolitains (RTM) a ensuite adopté le dispositif. Désormais, les chauffeurs peuvent s'arrêter entre deux stations, à la demande.
Le tweet, c'est le témoignage rédigé après. Après la peur, les mots crus, la honte et parfois l'agression sexuelle. Les femmes s'expriment et des initiatives naissent.
A Marseille depuis le 1er décembre, les douze bus de nuit peuvent maintenant s'arrêter entre deux stations. Ils roulent entre 21h30 et 00h45, les passagères descendent ainsi au plus près de leur destination.
Les hommes peuvent évidemment utiliser la descente à la demande mais celle-ci a pour vocation de protéger les femmes. C'est le choix fait par la Métropole Aix-Marseille-Provence via la RTM.
Dans les transports en commun, presque toutes les femmes ont été victimes de harcèlement sexuel au moins une fois. La FNAUT, fédération nationale des associations d'usagers des transports, étudie ces questions depuis des années.
Selon l'un de ses rapports de 2017, 90 % des "répondantes" ont déjà vécu des situations de harcèlement dans une gare, un train ou un transport collectif.
Un lieu clos, une grande promiscuité, et certains hommes semblent s'enhardir.
Quelques conditions pour s'arrêter
Le conducteur s'arrête mais la sécurité routière prime. Il fait un arrêt si cela n'engendre aucun risque sur la circulation et sur la personne qui va descendre.
Faire un arrêt en en ligne droite semble bien plus simple que dans un virage, par exemple. Le bus ne dévie pas de sa trajectoire initiale.
Tous les conducteurs concernés ont suivi une formation de descente à la demande. Selon la RTM, cela n'a déclenché aucune réaction négative parmi eux.
Une idée venue des femmes
L'idée est née d'études réalisées régulièrement par le service marketing de la RTM auprès de panels de clients. Des femmes ont fait remonter leur sentiment d'insécurité après leur descente du bus, la nuit.
La ville de Lyon a déjà mis en place ce dispositif, la RTM a pu s'en inspirer.
A Marseille, les lignes 521 et 533 ont servi de test pendant huit mois. Depuis le 1er décembre, l’ensemble des lignes de nuit est concerné :
B3, 145, 509, 518, 521, 526, 530, 533, 535, 540, 582 et 583.
Le réseau Aix En Bus suit le dispositif à partir de 21 heures.
Pour informer les passagers, une campagne est affichée à l'intérieur des bus.
Sur les écrans, l'information défile, après les consignes Covid et les arrêts de la ligne.