Au lendemain du confinement, Patrick Vietti, coach sportif à Marseille, a lancé des séances de sport gratuites depuis son salon. Plus de 6.000 personnes l'ont suivi, et à l'heure du déconfinement décidé de le remercier pour lui permettre de réaliser son rêve, lancer une salle de sport en ligne.
Le déconfinement ne signera pas la fin de l'aventure, bien au contraire.
Le Jour-J, le 11 mai, Patrick Vietti a été submergé de messages de la part de ses élèves qui pour beaucoup sont aussi devenus des amis et des fans en même temps.
Car le 11 mai, c'était aussi le jour de son anniversaire. Au-delà des cadeaux livrés à son domicile, le coach a reçu de leur part une belle cagnotte : 12.300 euros pour le remercier des efforts fournis et du temps consacré à leur bien-être pendant le confinement.
Et un message en prime : celui de ne pas les lâcher !
"Il nous a donné du temps et du bien-être"
En deux mois, l'éducateur sportif qui vient de fêter ses quarante-neuf ans a attiré, depuis son salon, des milliers de personnes venues chercher "du sport, de la solidarité, et un défouloir ", explique son élève et amie Nanou Genna."On était dans le stress et enfermés, alors ses séances nous ont fait un bien fou. Il nous pousse au-delà de nos limites, on a envie de se surpasser, on évacue les tensions et il nous fait rire !"
L'élan de générosité des élèves, "c'est venu grâce à son élan à lui", explique Nanou Genna.
"Il nous a donné du temps, il se levait tous les jours avec sa fille de 12 ans, qui le filmait ! Il a proposé deux séances par jour, les a mises en ligne, gratuitement. Nous, confinés, nous avions même le luxe de pouvoir profiter des séances quand on voulait, en replay !", s'enthousiasme-t-elle.
Avec le confinement, aucun revenu
Educateur sportif, préparateur physique et formateur depuis 25 ans, Patrick Vietti, un temps chroniqueur sportif sur l'ex-chaîne marseillaise LCM, avait dû fermer son club de sport il y a quelques années, écrasé par la concurrence des nouvelles salles de sport "low-cost"."Je savais qu'il venait tout juste de démarrer son auto-entreprise. Et forcément, avec le confinement aucun revenu ne rentrait. Il devait payer ses charges, son loyer, manger. Alors l'idée de la cagnotte s'est imposée", explique Nanou Genna.
"J'ai connu un passage à vide", explique Patrick Vietti, "avant le confinement, je venais de monter une nouvelle activité : coach sportif à domicile".
A l'arrivée du virus, tout a été suspendu. Le prof de sport expérimenté se lance sur les réseaux avec le slogan #confinémaispasdéprimé et ses séances de "fitness-rigolade" bi-quotidiennes et gratuites.
Fitness et rigolade, un succès viral en mode confiné
"Quand j'ai ouvert au début, pour les clients que je ne pouvais plus suivre à leur domicile et pour mes amis, nous étions 200. Deux jours après 2.000 personnes suivaient les séances", s'étonne-t-il encore.Aujourd'hui, il a compté : "14.000 personnes, de 44 pays différents ont suivi les séances, en direct ou en replay".
"En moyenne 380 à 400 personnes suivaient la séance en live le matin, elles sont encore 320, malgré le déconfinement ! Certains me disent préférer de toutes manière les cours à domicile", précise Patrick Vietti.
La formule proposée ne les prive visiblement pas de convivialité.
Un air de revanche sur les salles de sport
Devant l'élan d'enthousiasme, le coach marseillais s'est laissé convaincre et commence à travailler sur le développement de son activité à temps plein, au-delà de la crise du Covid-19.Avec un ami informaticien, Patrick Vietti planche sur un projet de salle de sport virtuelle : "un espace de discussion, des conseils de spécialistes, ma rubrique bobologie, et bien sûr les séances de sport, 54 par mois, entre autres".
Pour garder l'esprit de cette incroyable aventure, il a décidé que son tarif serait minimum : un accès à tout, pour 8 euros par mois, tout le reste à la carte pour les plus petites des bourses.
De quoi se payer ses courses, son loyer, et aussi... une belle revanche sur les salles de sport low-cost qui l'ont amené à fermer. Lancement prévu de la salle virtuelle, le 1er juin !