Sur recommandation de L'Agence française anticorruption, Marseille se dote de deux chartes de déontologie. Exemple de déontologie : démissionner en cas de condamnation pénale définitive.
Une recommandation de l'Agence française anticorruption ressemble-t-elle à un ordre ? En tout cas, la ville a rédigé en quelques mois deux chartes de déontologie, votées toutes deux pendant le conseil municipal du 17 décembre. Une conséquence du rapport de l'Agence française anticorruption rendu en juillet dernier.
Ce rapport, que se sont procuré plusieurs médias dont 20 minutes, l'AFP et Mediapart, signe la conclusion de plusieurs mois d'enquête sur la gestion de la ville par Jean-Claude Gaudin.
Les Marseillais et la déontologie
Le Marseillais lambda n'est pas concerné par les nouvelles chartes de déontologie. Ces textes s'adressent aux élus et agents de la ville. "Ces deux chartes posent les principes clairs fondant la déontologie des élus municipaux et des agents de la ville de Marseille", déclare Olivia Fortin, adjointe au maire chargée notamment de la transparence de la vie publique.
La charte des élus "concerne l'ensemble des élus du conseil municipal. Elle prévoit d'aller au-delà des principes déontologiques déclinés par la réglementation avec, par exemple, l'engagement de démissionner en cas de condamnation pénale définitive pour crime ou délit", ajoute Olivia Fortin.
Afin que tous puissent se les approprier, ces chartes "seront déclinées en documents pédagogiques" . La question de la déontologie fera l'objet de formations proposées à l'ensemble des conseillers municipaux et des agents.
15 autres recommandations ont été formulées par l'Agence française anticorruption.
Dans le rapport de contrôle de la commune de Marseille, l'Agence française anticorruption constate notamment "une insuffisante culture de la probité au sein des services" de la ville, illustrée notamment par "la pratique courante des recrutements familiaux" ou encore "le nombre important de fonctionnaires ayant fait l'objet de plaintes pénales pour des faits d'atteintes à la probité".
Ces chartes sont "la première pierre de quelque chose qui va permettre à cette ville de renouer avec ce qu'elle doit être, une grande ville, ouverte, transparente, démocratique, intelligente, avec ses défauts bien sûr, on ne deviendra jamais une ville scandinave, et c'est ainsi", a commenté le maire de Marseille, Benoît Payan.