Elles demandent l'arrêt de l'aménagement d'un lotissement près du terrain de golf de la petite commune de Fuveau, dans un forêt où vivent de nombreuses espèces protégées.
Sur ces 20 hectares, en pleine forêt, sur la commune de Fuveau, entre Marseille et Aix-en-Provence, 132 villas seront prochainement construites. Et du même coup, c'est l'habitat d'une quarantaine d'espèces protégées qui disparaîtra. C'est ce que dénoncent des associations de défense de l'environnement opposé au projet du promoteur.
Plusieurs hectares déjà déboisés
Le permis a été accordé. Le déboisement a déjà commencé. Le propriétaire du golf réalise la construction d'un lotissement. Une abérration pour les habitants. "On parle d'écologie, on parle d'économie d'eau, ces maisons automatiquement elles vont avoir des piscines, imaginez le nombre de mètres cubes d'eau s'ils ont les autorisations", explique une opposante à nos journalistes Mélanie Frey et Alban Poitevin, à l'occasion d'un pique nique citoyen organsié sur place le 14 juillet.
Les associations de l'environnement ont rejoint les habitants de Fuveau pour porter plainte pour "destruction d'habitat d'espèves protégées". "On assiste à un effondrement de la biodiversité, tous les scientifiques le disent, aujourd'hui on ne peut plus se permettre de perdre le moindre arbre, quand on détruit un arbre on détruite toute une chaine de vie", Marie Véroda, co-présidente du groupe national de surveillance des arbres (GNSA).
Un quart des oiseaux européens a disparu en 40 ans, selon une étude de chercheurs du CNRS, selon franceinfo.
Quand on détruit un arbre on détruite toute une chaine de vie.
Marie Véroda, co-présidente du groupe national de surveillance des arbres.
Les travaux ont été interrompus pendant que la bataille se poursuit au tribunal.
"On est passé sur un habitat d'espèces protégées complètement détruit, du point de vue du code de l'environnement ce n'est pas admissible, on est plusieurs associations nationales de protection de la nature et on espère que l'OFB (NDLR : Office Français de la Biodiversité), la police de l'environnement, fasse son travail et empêche la poursuite des travaux", déclare Pierrot Pantel, responsable juridique de l'association nationale pour la biodiversité.
On y croit quand même, vue la situation on a 20 hectares en jeu avec 43 espèces protégées.
Pierrot Pantel, Association nationale pour la biodiversité
Pic vert, Molosse de Cestoni, Chardonneret élégant, Serin cini, mais aussi Sérotine commune ou crapaud épineux... sont aujourd'hui menacés sur cette parcelle.
"On serait en 1950, on pourrait se dire on ne sait pas ce qu'il se passe d'un point de vue de la biodiveristé au niveau local, national et mondial, mais on est en 2023, aujourd'hui on le sait, on ne peut plus laisser passer ça", plaide-t-il encore.
Une décision de justice est attendue en début de semaine prochaine. Et si elle retoque l'arrêt des travaux, les défenseurs de l'environnement sont d'ores et déjà prêts à mener d'autres batailles.