Des bouées drones, voilà ce qui a été utilisé pour baliser les parcours de la 40e édition de la Massilia Cup. Équipées d'un GPS, elles se déplacent seules et peuvent se maintenir en position, sans être lestées.
Pour toutes régates, courses en mer qui se déroulent sur un parcours délimité, il faut des bouées, qui marquent le circuit. Problème : pour les empêcher de bouger, des parpaings ou des ancres sont utilisés et abîment les fonds marins.
Pour sa 40e édition, la Massilia Cup a donc décidé d'utiliser une nouvelles technologie. Il s'agit des "bouées dynamiques géo-stationnées", qui n'ont besoin d'aucune attache pour rester en place.
Plus simplement des bouées drones.
Bouée en kit
Une antenne GPS, un moteur, une batterie constituent le cœur de chacune des bouées. Le pilotage se fait à distance : il suffit d'indiquer sur un portable une position GPS et la bouée peut s'y rendre toute seule, grâce à ses hélices.
Hélices qui permettent aussi à la bouée de se maintenir en place, malgré les vagues.
"Avec le téléphone, je peux vérifier les niveaux de batteries, avoir des informations sur le vent et dire à la bouée de se déplacer", détaille Charles Terrin, responsable chez MC Marine Concept.
La société monégasque a développé cette technologie, déjà utilisée par les pécheurs aux Etats-Unis.
Ni ancre, ni parpaing
Des bouées qui n'ont pas besoin d'ancre, c'est une excellente nouvelle pour le navigateur Sébastien Aufiane. "En Méditerranée, il peut y avoir jusqu'à 300 mètres de fond. Alors on met des parpaings pour tenir les bouées et souvent, on ne peut pas les remonter."
Une pollution supplémentaire, alors que la protection des mers est devenue un enjeu central. Le navigateur, parrain de la 40e Massilia Cup, espère que ces bouées seront également utilisées pour les courses de voiles, lors des Jeux olympiques de 2024.
Protéger les fonds marins
"Les ancres abîment les herbiers" précise Yves Ginoux, vice-président CNTL Marseille, organisateur de la Massilia Cup.
Leur remplacement va permettre de préserver le milieu aquatique de la rade de Marseille.
Déplacements simplifiés
Autre avantage de ces nouvelles bouées : "On peut les installer dans les zones protégées, là où avant, on ne pouvait pas mouiller". Un terrain de course plus grand, mais aussi un gain de temps.
Les organisateurs n'auront plus besoin d'envoyer une équipe en bateau pour modifier les parcours de courses. Il suffit de changer le point GPS des bouées sur le téléphone.
Des fonds marins toujours peu connus
En février 2022, à l’occasion du One Ocean Summit, l’UNESCO, s'est engagé à cartographier 80 % des fonds marins à l’horizon 2030. Seulement 20 % l'est déjà.
Une meilleure connaissance nécessaire, pour assurer la protection des écosystèmes que les océans et mers abritent.