À Marseille, le secteur maritime est le deuxième responsable de la pollution de l'air après le trafic routier. Cette contamination est notamment engendrée par le rejet d'oxyde d'azote et de soufre. Des drones ont été déployés pour détecter l'oxyde de soufre.
Une opération de drones "renifleurs" pilotée par l'Agence européenne de la sécurité maritime a été déployée au port maritime de Marseille, ce jeudi 22 décembre 2022. La mission de ces appareils est de voir si les combustibles utilisés à bord sont conformes aux normes recommandées.
Car, le rejet de ces particules est extrêmement polluant et nocif pour la santé. Par exemple, les transports maritimes représentent, à Marseille, 40% des émissions d’oxyde d’azote. Un chiffre qui le classe à la deuxième place des secteurs les plus émetteurs après le trafic routier (45%).
En ce qui concerne l'oxyde de soufre, leur émission est moins importante que l'azote mais tout aussi nocive.
Grâce à cet engin, il est désormais possible d'évaluer quasiment en temps réel le taux des panaches de fumées émis par les bateaux.
Cette procédure a été mis en place à partir du 23 septembre 2022 et se termine aujourd'hui, vendredi 23 décembre 2022. Cet objet volant a déjà été mis à l'œuvre pour réaliser des analyses. 80 contrôles ont été validés. Ils ont révélé que tous les bateaux étaient en conformité.
Les prélèvements couvrent les zones du grand port maritime de Marseille à Fos en passant par Port-de-Bouc.
Une pollution atmosphérique importante
Cet outil, utilisé uniquement à Marseille, est doté de caméras optiques et thermiques. Ces équipements permettent en 30 minutes d'analyser les données récupérer dans la fumée.
Dans la cité phocéenne, le transport maritime provoque une importante pollution de l'air et de la mer Méditerranée. La faute aux combustibles nécessaire aux bateaux qui rejettent entre autres de l'oxyde de soufre. Une fois brûlé, celui-ci crée du dioxyde de soufre qui engendre du sulfate qui produit des particules fines.
À noter que 4% de cette pollution de l'air dans la Métropole d'Aix-Marseille provient de ces rejets d'oxydes de soufre.
Depuis le 21 décembre 2022, l'Organisation Maritime Internationale a entériné le projet de création d'une zone de contrôle des émissions d'oxydes de soufre et de particules, appelé SECA, en Méditerranée. Cette loi oblige les navires à utiliser un carburant dont la teneur en soufre doit être inférieure à 0,1%.
Quelles solutions ?
Cette campagne de "drone renifleur" serait amenée à être prolongée pour renforcer les contrôles.
Stéphan Rousseau, adjoint à la direction interrégionale mer Méditerranée, vise plus loin pour lutter contre cette pollution. "Il faut travailler sur l'électrification à quai des bateaux. C'est la manière la plus simple pour réduire les émissions. Une fois qu'un navire est raccordé électriquement, cela supprime les sources de pollution atmosphérique, que ce soit dans le cadre des oxydes d'azote ou de soufre. Il n'y plus de fumée et de particules fines", détaille-t-il.
D'ici deux ans, le port espère recevoir quatre postes électrifiés supplémentaires pour répondre à cette problématique environnementale qui touche la mer Méditerranée et les Marseillais.