Factures d'électricité qui grimpent, risques de coupures d'électricité et réchauffement climatique, la station des Orres doit faire face à de nombreux défis.
Ce samedi, la station de ski des Orres, située dans les Hautes-Alpes, a officiellement ouvert ses portes, sous un soleil bleu et une neige immaculée. Notre équipe de reportage, Nathalie Ramirez et Nicolas Debru, est allée sur place.
En pleine crise énergétique, cette station de ski a vu sa facture d'électricité exploser. "On est passés de 58,50 € le mégawattheure à 390 € cette année. C'est quasiment six fois plus. Ça nous laisse un montant de 1,2 million d'euros à absorber", précise le maire des Orres,
Économie d'énergie
Pour Hervé Gasdon, président de la SAPN, Société alpine de protection de la nature, "il y a beaucoup à faire par rapport à l'efficacité énergétique". Le militant dénonce l'ancienneté de quelques bâtiments présents sur la station de ski, "une vraie passoire énergétique", selon lui.
Pour faire baisser la facture, Les Orres préconise plusieurs mesures. Leur objectif est de réduire de 15 % la consommation en énergie. "On va baisser la vitesse des télésièges, fermer ponctuellement un ou deux appareils non-essentiels et veiller au bon chauffage de toutes nos installations et bâtiments", suggère Xavier Corne, directeur du domaine.
Délestage électrique
La station de ski est également équipée de panneaux photovoltaïques, fournissant de l'énergie à certaines structures, comme les tapis roulants. Courant de l'année 2025, elle se dotera également d'ombrières solaires photovoltaïques, produisant un demi-gigawattheure par an.
Tout comme dans le reste de l'hexagone, des coupures d'électricité sont à prévoir. "Apparemment, si ça arrive, ce ne sera qu'une fois. La première des choses sera de prévenir les clients", affirme Xavier Corne, directeur du domaine.
Les canons à neige, un débat qui perdure
"La capacité qu'on a en tant qu'humains, c'est de pouvoir limiter le réchauffement climatique", dénonce Hervé Gasdon. Le président de la SAPN alerte sur l'augmentation de température, en moyenne de 2 degrés en montagne, depuis quelques années.
Pour lui, il aurait fallu "anticiper", au lieu d'investir "dans le tourisme de la neige industrielle". "Les canons à neige peuvent être utiles par endroit, mais en aucun cas pour remplacer la neige naturelle, déclare-t-il. Cela pose peu de problèmes quand c'est limité. Mais quand c'est généralisé, ça pose de gros problèmes en termes de biodiversité et ressources en eau."
Cet avis n'est pas partagé par le directeur du domaine, Xavier Corne, qui voient ces canons à neige comme nécessaires pour la pérennité de la station. "Il est important de compléter un enneigement naturel par un enneigement de culture, que nous faisons à bon escient et dans les bonnes périodes."
Les stations de ski ont-elles encore un avenir ?
Face au réchauffement climatique, certaines stations de ski ont dû fermer leurs portes, définitivement. Faute d'enneigement suffisant, depuis 1994, il ne reste que deux cabanes de l'ancien téléski du bélier. Cette station de ski familiale, située dans la vallée de la Blanche, accueillait auparavant des visiteurs.
Bien que la situation soit différente aujourd'hui pour les domaines des Orres, les hivers risquent d'évoluer au fil des années et de devenir plus chauds. Sans neige, les stations de ski devront s'adapter. Le maire souhaite ainsi aller vers des sports et loisirs de montagne complémentaires pour l'avenir.