Le défi climatique est évident aujourd'hui pour les stations de ski, il l'était un peu moins il y a quelques années. Pourtant plusieurs stations des Hautes-Alpes ont été pionnières en la matière, c'est le cas par exemple à Serre Chevalier.
A Serre-Chevalier, des canons produisent de la neige en hiver et de l'électricité en été. Plus précisément, de gros tuyaux alimentent les canons en eau et qui permettent à la fonte des neiges de faire tourner une turbine. "Nous sommes dans la première centrale hydroélectrique sur réseau de neige de culture de France", explique Fréderic Arnould , directeur technique de SCV domaine skiable.
Des équipements qui font leurs preuves
Une première en France, et une grande fierté pour la station qui depuis 2008 a engagé un vaste plan pour limiter ses consommations d'énergie. "Il faut être plus vertueux. A Serre-Chevalier, on prône la juste neige, c'est-à-dire de produire uniquement ce qui est nécessaire pour faire tenir les pistes jusqu'à la fin de la saison, et à des températures pour lesquelles on atteint l'optimum énergétique. C'est-à-dire des températures très basses", poursuit le directeur technique.
En plus des turbines, des panneaux solaires et des éoliennes sont installés sur le domaine depuis plusieurs années. Ici, le froid et la luminosité sont de précieux atouts. "Un domaine skiable, de par son emplacement en altitude et de par les équipements déjà existants, est prédisposé à la production d'énergie. On voulait faire une démonstration de cette intuition qu'on avait en 2017", raconte Patrick Arnaud, directeur de SCV domaine skiable.
Jusqu'aux transports
Serre-Chevalier doit produire un tiers de ses consommations électriques, dès l'hiver prochain. Mais ce qui pollue le plus en station, cela reste le transport. Et dans ce domaine, des navettes permettent aux vacanciers d'utiliser un véhicule propre.
"Ce bus fonctionne avec un biocarburant qui est issu de la biomasse animale et végétale. C'est l'hydrogénation d'huiles usagées, de déchets d'équarrissage, de déchets alimentaires qui fait qu'à l'issu, nous avons la même molécule que le diesel et on économise jusqu'à 90% d'émission de CO", se satisfait Nicolas Busca, directeur Résalp transports.
Chaque année 800.000 voyageurs empruntent ces bus. Les déplacements représentent plus de la moitié des gaz à effet de serre émis par les stations de ski.