Cinq cas de contaminations au variant indien ont été confirmés sur le sol français. Deux d'entre-eux ont été identifiés dans les Bouches-du-Rhône. Toutes ces personnes revenaient d'un voyage en Inde.
A Marseille, l’infectiologue Philippe Halfon traque les virus mutants de la Covid. C’est au laboratoire européen de biologie médicale qu’ont été confirmés les deux cas de "variant indien" identifiés dans les Bouches-du-Rhône.
"Ce variant qui inquiète la population mondiale présente une double mutation, à la fois une mutation qui échapperait à la protection des vaccins actuels, et une mutation qui augmente la transmissibilité du virus", explique le spécialiste.
La première personne contaminée au variant B.1.617 a été détectée le 19 avril à son arrivée d’Inde.
"Elle a été dépistée par un test antigénique qui s’est avéré positif, elle a été à ce moment-là isolée. On a fait appel à nous pour aller reprélever le virus et le séquencer", précise le Dr Halfon. "Cette double mutation est inquiétante c’est pourquoi des mesures sont prises pour pouvoir dès qu’un patient est suspecté d’avoir ce variant, il est immédiatement isolé et il y a des investigations au niveau des cas-contact."
Un deuxième malade sans lien avec le précédent a été détecté le 27 avril, et immédiatement mis en quarantaine également. Aucune précision n’a été donnée sur leur état de santé.
Priorité aux séquençages et aux vaccins
"Quand on a un variant qui circule au niveau mondial de façon importante, il faut vite prendre des mesures pour pouvoir le séquencer, isoler ces patients, isoler les cas-contacts", souligne le docteur Halfon.
Conscient de l'enjeu pour éviter une épidémie hors de contrôle comme en Inde, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé 5.000 séquençages par semaine avec une montée en puissance jusqu’à 8.000 bientôt.
"On sait que les variants qui présentent cette mutation vont échapper à la vaccination, tout ou partiellement, rappelle-t-il. Il faut pouvoir séquencer tous ces variants et tous ces virus sinon tout le bénéfice pour sortir de cette crise sera perdu."
"Actuellement on ne voit que le sommet de l’iceberg, et sans doute que pas tous les cas sont détectés, c’est pour ça qu’il faut aller vite dans le tracing contact", insiste-t-il.
Une perspective qui n’a rien de rassurante alors que la France s’apprête à se déconfiner progressivement.