Deux jihadistes devant les assises pour un projet d'attentat avant la présidentielle de 2017

Le procès des deux hommes, arrêtés à Marseille et soupçonnés d'avoir voulu mener une attaque "imminente", s'ouvre ce jeudi 5 janvier à Paris.

C'est une affaire qui aurait pu avoir des conséquences graves à l'époque. Le procès d'un duo de djihadiste, arrêtés le 18 avril 2017 à Marseille, à cinq jours du premier tour de la présidentielle, s'ouvre ce jeudi 5 janvier à Paris. Tout démarre quelques semaines avant leurs interpellations dans la cité phocéenne, lorsqu' un enquêteur cyber infiltré parvient à entrer en relation sur Facebook avec les deux djihadistes. Il s’aperçoit très vite qu’un projet d’action violente est en préparation avancée.

Un meeting de Marine Le Pen à Marseille parmi les cibles potentielles

Quelques jours après les policiers lancent en urgence l’opération d’interpellation. Les deux terroristes présumés ont été interpellés, rue de Crimée, dans le 3ème arrondissement de Marseille.
Dans l’appartement les fonctionnaires découvrent "un fusil-mitrailleur Uzi 9 mm" et deux armes de poing, "des boîtes de munitions", "un sac de boulons". Ils ont aussi découvert dans ce "petit appartement d'étudiant" loué depuis le 1er avril "3,5 kilos de TATP", un explosif instable prisé des djihadistes du groupe Etat Islamiste ainsi qu'"une grenade artisanale constituée de 250 grammes de TATP" .
Au cours de la perquisition les enquêteurs découvrent aussi des photos des deux hommes posant avec des armes ou un pain d’explosif à la main. Et une image où on lit l’inscription loi du talion, composée avec un assemblage de munitions et aussi des représentations du drapeau de l’état islamique
L’enquête n’a pas permis de déterminer quels étaient les objectifs visés mais l'exploitation des supports numériques met en évidence des recherches Internet sur des potentielles cibles : des clubs libertins, des bars, un restaurant casher et un meeting de Marine Le Pen à Marseille, prévu le 19 avril.

Une rencontre en prison


Les deux hommes, Clément Baur, 29 ans, et Mahiedine Merabet, 35 ans se sont connus en détention à la Maison d’arrêt de Lille où ils ont partagé la même cellule.

Le parcours de Clément Baur est atypique. Né dans le Val-d'Oise, il se serait converti à l'islam à 14 ou 15 ans au contact de la communauté tchétchène de Nice où il vit avec sa mère. Il a appris le russe de manière autodidacte, puis l'arabe.
A 17 ans, il part en Belgique où il demande l'asile sous une première fausse identité. Cet as de la dissimulation déposera d'autres demandes d'asile en France et en Allemagne, se faisant passer pour un réfugié tchétchène. C'est précisément pour avoir détenu de faux papiers qu'il sera incarcéré avec Mahiedine Merabet quelques semaines à Lille.

Dix autres hommes jugés à leurs côtés

 
Pour ces faits de préparation d’actes de terrorisme Clément Baur et Mahiedine Merabet encourent au maximum30 ans de réclusion criminelle. Ils ne seront pas seuls dans le box, 10 autres accusés seront à leurs côtés. La justice leur reproche d’avoir apporté aide et assistance.
Tous seront jugés devant une cour d’assises spécialement composée de magistrats professionnels. Le procès doit commencer ce jeudi à Paris. Le verdict est attendu le 3 février

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