Le 21 décembre, FO, principal syndicat des éboueurs, et la métropole Aix-Marseille annonçaient un accord qui devait mettre fin à un mois de grève qui a envahit la ville de déchets. Deux semaines plus tard, des détritus jonchent encore certains quartiers. Pourquoi ?
Si vous vous promenez ces jours-ci du côté de La Rose, dans le 13 e arrondissement de Marseille, dans certaines rues du 11e,12e, 6e arrondissement, vous pourriez penser que la grève des éboueurs se poursuit. Les déchets continuent de s'accumuler, deux semaines après l'accord qui été signé entre Force Ouvrière (dernier syndicat gréviste) et la métropole Aix-Marseille.
De nombreux absents
Après un mois de conflit social, la collecte tarde à se remettre en place. Sur les 700 éboueurs que compte la métropole, 200 sont absents pour cause de maladie, de Covid-19, sont cas contacts ou en congés. Jeudi 30 décembre, la dernière fois que la métropole a communiqué, elle faisait état de 1100 tonnes de déchets restant à ramasser. Le réveillon du Nouvel An avec son lot de cotillons, de bouteilles et mets copieux, n'a certainement pas arrangé la situation.
Des sociétés privées en renfort
Pour soulager les arrondissements les plus touchés, la métropole fait appel à des sociétés privées, qui effectuent "32 vacations" par jour. Le jeudi 30 décembre, dans un communiqué, Martine Vassal annonçait "un retour à la normale d’ici la fin de la semaine avec une résorption totale des déchets sur la voie publique."
Ce week-end, les riverains s'impatientent. Une pétition a été mise en place par l'association Marseille Poubelle la Vie, pour demander des "Assises de la propreté pour la ville de Marseille."
Pour la mairie, qui souhaite récupérer la compétence du ramassage des ordures, la situation n'est pas "insoutenable". Le maire de la ville, Benoît Payan, a pris jeudi un arrêté enjoignant la métropole à accélérer la collecte, mais celui-ci n'est pas contraignant juridiquement.
"Comment, sur une mission de service publique comme la collecte des ordures, on n'arrive pas à s'organiser dans la deuxième ville de France, dans la deuxième métropole ?, s'interroge Christine Juste, adjointe au maire de Marseille en charge de l'environnement. Je pense qu'il y a des moyens qui ne sont pas mis en œuvre. Je ne dis pas que ce serait facile mais il faudrait s'y atteler et voir comment améliorer la situation, peut-être en mettant davantage d'agents, en réorganisant les tournées...."
Pour éviter de polluer davantage, certains riverains entreposent chez eux des détritus qui s'accumulent.