Dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 août, trois hommes ont été tués en pleine rue. Il pourrait s'agir de deux règlements de compte sur fond de trafic de stupéfiants. Le point avec la procureure de Marseille, Dominique Laurens.
Depuis le début de l'été, Marseille connait une flambée de la violence. Dans la nuit du 21 au 22 août, le drame s'est joué en deux actes : une fusillade, puis un enlèvement ont eu lieu à quelques kilomètres de distance. Pour le moment aucun lien n'est établi entre les deux évènements.
Deux hommes abattus en pleine rue
Peu après minuit, deux hommes ont été abattus de plusieurs balles de calibre 9 mm et de fusil d'assaut dans la cité de "La Marine bleue" dans le 14e arrondissement, un des plus pauvres de Marseille. Les deux hommes ont été pris pour cible par deux tireurs arrivés dans deux voitures.
Connues des services de police, les deux victimes n'avaient jamais été condamnées, mais devaient bientôt comparaitre pour deux affaires différentes. L'une d'elle était notamment poursuivie pour infraction à la législation sur les stupéfiants. L'autre était poursuivie pour d'infraction routière, port d'arme, usage de stupéfiant et recel.
Enlevé et brûlé vif
Vers 1h du matin, c'est un homme de 27 ans, déjà condamné à 12 reprises pour différentes infractions, qui est enlevé dans le 4e arrondissement. Des riverains filment la scène d'une rare violence : en pleine rue l'homme est battu, traîné sur le sol avant d'être enfermé dans le coffre d'une voiture.
C'est finalement dans le 13e arrondissement, à environ 1,5 km du lieu de l'enlèvement, que la police retrouve son corps dans une voiture brulée. Un mode opératoire régulièrement employé dans les règlements de compte au sein du banditisme marseillais.
Les analyses de l'autopsie démontrent que la victime était vivante au moment de la mise à feu de la voiture, a annoncé Dominique Laurens, procureure de la République.
Accélération des règlements de comptes
Une scène d'horreur, dans un été meurtrier. Depuis la mi-juin, 12 règlements de comptes ont ensanglanté Marseille, jusque là il n'y en avait eu que trois.
Cependant, toutes les victimes de violence sur fond de trafic ne sont pas comptées dans ces règlements de compte. C'est le cas de l'adolescent de 14 ans tué dans la cité des Marronniers le 18 août. La raison est qu'"il était complètement inconnu des services de police" , a expliqué la procureure.
Mais la police judiciaire défend son bilan. Sur les 46 saisines pour homicides et tentatives d'homicide "un peu plus de la moitié des affaires ont été élucidées", assure Eric Arrela, directeur zonal de la police judiciaire.
En parallèle, 27 règlements de comptes auraient été déjoués depuis 2016.