Effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne : trois ans après le drame, Marseille est toujours enferré dans les problèmes de logement

Le drame de la rue d'Aubagne a révélé violemment la situation du logement à Marseille. L'ampleur des dégâts était insoupçonnée par la plupart des habitants. Trois ans plus tard, la situation évolue, lentement.

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Des Marseillais se sont réunis ce matin devant la "dent creuse", le nom donné au trou laissé par les deux immeubles effondrés. 

Le 5 novembre 2018, le 63 et le 65 de la rue d'Aubagne s'écroulaient dans le centre de Marseille, faisant huit morts. 

Huit minutes de silence à 9h05, puis un cortège s'élance en direction du Musée d'histoire. 

La veille, une plaque commémorative a été dévoilée, un hommage aux huit habitants décédés. 

"On était là pour soutenir modestement les familles, qui ont été d'une grande dignité. C'était très émouvant", raconte Emmanuel Patris, membre du Collectif du 5 Novembre et co-président de l'association "Un centre-ville pour tous".

Trois ans après, le logement des Marseillais les plus pauvres reste une question prégnante. Sur les 6000 personnes délogées en 2015 (dans tout Marseille), 1400 vivent encore en logement temporaire.

Le logement social ? Trop rare.

Le parc privé ? De plus en plus cher.

Les marchands de sommeil profitent de la situation.

Et l'habitat se dégrade. 

" La nouvelle équipe municipale va plutôt dans le même sens que nous," dit Emmanuel Patris "Il faut plus de logement sociaux, surtout dans les quartiers Sud". 

"Nous défendons l'encadrement des loyers," comme l'appliqueront dans les prochains mois Bordeaux, Montpellier et une toute petite partie de la banlieue parisienne. C’est déjà le cas à Paris, Lille, Lyon, Villeurbanne et Plaine Commune (en banlieue parisienne.) 

 

Patrick Amico est adjoint au maire, en charge de la politique du logement et de l'habitat insalubre. Il a travaillé pour un grand bailleur social avant de prendre sa retraite récemment.

Lorsqu'il parle du logement dans sa ville, il emploie ses termes :

Situation apocalyptique, prix de vente totalement déraisonnables, social de choc

Patrick Amico

Le ton est donné, il est grave.

La ville de Marseille ne fait pas tout ce qu'elle veut en matière de logement, elle est soumise à son partenariat avec la Métropole Aix-Marseille Provence.

En mars 2021, des permis de louer ont été mis en place pour le quartier Noailles. Mais l'encadrement des loyers souhaité par la municipalité a été refusé par la Métropole.

"Nous souhaitons vivement avoir la main sur cette compétence du logement,"  explique patrick Amico, "il y a une incohérence absolue dans ce fonctionnement, un paradoxe phénoménal."

Le 5 novembre 2022, lorsque le drame de la rue d'Aubagne sera commémoré, cet adjoint souhaite la mise à l'abri des 15.000 personnes sans logement à Marseille, des constructions de logements sociaux et une liste de vœux tellement longue qu'il nous faudrait un an pour la lire. Tellement la tâche est vaste.

 

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