Effondrement rue d'Aubagne un an après : 8 minutes de silence en hommage aux victimes

Le 5 novembre 2018, les immeubles 63 et 65 de la rue d'Aubagne s'effondraient. Sous les gravats, huit personnes ont perdu la vie, victime de l'habitat insalubre. 5 novembre 2019, les Marseillais commémorent ce triste anniversaire.

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Le 5 novembre 2018, à 9h05, en plein cœur de Marseille, deux immeubles, le 63 et le 65 de la rue d'Aubagne, se sont effondrés. Sous les gravats, huit personnes ont perdu la vie, huit victimes de l'habitat insalubre.

Ce matin, un an après, entre 500 et 1000 Marseillais se sont rassemblés, place Homère, à quelques mètres du drame, pour rendre hommage aux victimes.

A 9h05, "avec le cœur habillé de toutes les couleurs", les habitants ont le visage grave, la tête baissé, certains sont venus avec une bougie, d'autres avec une fleur. Ils ont observé huit minutes de silence, pour Simona, Chérif,  Marie, Ouloumé, Tahar, Fabien, Pape Magatte et Julien.

Revoir la cérémonie d'hommage aux victimes des effondrements des immeubles de la rue d'Aubagne.Toute la nuit, avant que le jour se lève, des bougies ont brillé, autour de la colonne d'Homère, à quelques mètres du trou béant laissé par les deux bâtiments.

"Le dernier jour d'une année sombre se termine dans la lumière", explique Noailles Debout, le regroupement de citoyens et d'associations qui a organisé les cérémonies pour le premier anniversaire de la catastrophe.

Dès 8h30, plusieurs centaines d'habitants du quartier de Noailles et plus largement de tout Marseille étaient attendus pour un petit-déjeuner, Place Homère.

A 9h05, huit minutes de silence ont été observées en hommage aux huit victimes. Aussitôt après, les organisateurs ont rebaptisé symboliquement la Place Homère, en Place du 5 novembre.

La Mairie de Marseille rend un hommage à part

De son côté, Jean-Claude Gaudin a décidé de mettre les drapeaux municipaux en berne et d'observer une minute de silence... A la mairie.

 "Je ne crois pas que ma présence sur place soit souhaitée", a-t-il déclaré lundi, assurant chercher "l'apaisement".

A la tête de la cité phocéenne depuis 24 ans, M. Gaudin a dévoilé également une plaque commémorative en souvenir des victimes: Mais "elle sera implantée plus tard".
 
Accusée d'avoir laissé le logement indigne ronger la cité phocéenne, la municipalité est directement impliquée dans le drame de la rue d'Aubagne. Le 63, vide et lui aussi insalubre, appartenait à la ville. Certes, rien ne permet de dire lequel du 63 ou du 65 a entraîné l'autre dans sa chute. Mais le drame était prévisible.
    
Murs qui bougeaient et se fissuraient, portes d'entrée qui ne fermaient plus, eau qui suintait dans les appartements, stagnait dans les caves: "Tous les experts (...) intervenus depuis 2005 avaient unanimement signalé" le délabrement du 65 rue d'Aubagne, selon le rapport d'expertise remis aux trois juges d'instruction menant l'enquête.
 
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