Le journal La Provence ne paraîtra pas ce 20 novembre 2023, ni dans sa version papier ni en PDF sur l'application ou le site Internet. C'est la conséquence de la grève reconductible au sein de la rédaction pour la sauvegarde de 30 postes. Une grève commencée ce vendredi 17 novembre.
Les salariés du groupe La Provence en sont à leur 4e jour de grève. Débutée le 17 novembre dernier, suite à l'annonce de la suppression de 30 postes à la rédaction et 60 postes au total dans l'ensemble des services.
Ce dimanche, une nouvelle assemblée générale a eu lieu au siège du quotidien à Marseille. Cette assemblée a voté une grève reconductible.
Quels postes pourraient être supprimés ?
Cette réduction prévue de la masse salariale, dont la rédaction supporterait la moitié de l'effort (30 postes sur 61 suppressions envisagées au total pour un effectif global de 610 salariés, toutes professions confondues), la ferait passer de 185 à 155 journalistes.
Seuls 34 des 60 journalistes en CDD embauchés pour remplacer les titulaires ayant fait jouer la clause de cession, après la reprise fin septembre 2022 seront conservés, a précisé Gabriel d'Harcourt, le directeur général du Groupe La Provence, en soulignant que les effectifs de la rédaction n'avaient pas bougé depuis 2018, alors que dans le même temps le journal a perdu plus de 25.000 exemplaires vendus en moyenne par jour (de 92.000 à 65.000).
Quels sont les arguments de la direction ?
En présentant ce plan mercredi, le directeur général du groupe, Gabriel d'Harcourt, a invoqué la perte d'exploitation de 12,5 millions d'euros enregistrée par le quotidien en 2022. En 2023, il annonce 9 millions de pertes.
"On ne peut pas ignorer cette situation financière critique, sinon le journal ira dans le mur", a affirmé le dirigeant au Figaro, disant assumer de ne pas tenir sa promesse initiale. Le quotidien local entend miser sur les revenus issus du numérique pour redresser la barre.