La filiale CMA CGM Médias, à laquelle appartient le journal marseillais La Provence, est dans la tourmente. Soixante postes sont menacés à l'aube de 2024. L'annonce a été faite lors d'une réunion non-officielle entre le propriétaire Rodolophe Saadé et le syndicat majoritaire.
Un an à peine après le rachat de La Provence par la CMA CGM, une soixante de postes sont menacés au sein de l'entreprise.
Son propriétaire, Rodolphe Saadé, ne pouvant garantir "intégralement" le maintien de l'emploi, une promesse qu'il avait tenue il y a un an, lors de l'achat, a confié Laurent Guimier, en charge des médias du groupe et président du conseil administratif, à nos confrères du Figaro.
Le 28 septembre dernier, lors d'un Comité social et économique (CSE), les représentants des salariés ont appris que serait mis en place d'ici à la fin de l'année un plan de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP). Le but de celui-ci est d'identifier les métiers dont l'entreprise pourrait se défaire, et proposer ainsi aux salariés un départ.
Une soixantaine de postes menacés sur 610
Le 27 octobre, le Syndicat national des journalistes (SNJ), organisation syndicale majoritaire dans le groupe, a rencontré Rodolphe Saadé. C'est à ce moment-là que le dirigeant du groupe CMA CGM leur a annoncé la possibilité qu'une soixantaine de postes soit amenée à disparaître sur 610 personnes.
Une nouvelle qui a rapidement été communiquée auprès des autres salariés de l'entreprise par un tract du SNJ, publié le lendemain.
Depuis cette annonce, la DRH "a déjà démissionné. Son départ a été précipité", nous confie Sabrina Meriai, représentante syndicale à la Filpac CGT à La Provence.
Une préoccupation pour les salariés
L'inquiétude monte auprès des salariés, alerte Sabrina Meriai."Ça inquiète tous les services. Tout le monde s'interroge sur son avenir et celui de La Provence. Ça se fait ressentir au niveau de l'ambiance de l'entreprise."
Selon une source proche du dossier, cette baisse d'effectifs ne devrait pas toucher en priorité les journalistes, mais plutôt l'administration de l'entreprise ou le service de distribution de journaux.
D'après le Figaro, cela concerne particulièrement les CDD engagés lors du rachat du groupe par Rodolphe Saadé pour compenser, en partie, la soixantaine de départs ayant suivi le rachat via la clause de cession. Ce dispositif permet aux salariés de quitter un média avec des indemnités lors d'un changement de propriétaire.
Les syndicats sont aussi préoccupés par la rapidité de la mise en place de ce plan, prévu pour 2024. "On espère que les choses ne se feront pas dans la précipitation", explique Sabrina Meriai.
Pour l'instant, le flou est total sur la baisse d'effectifs, prononcée à demi-mot par le chef d'entreprise et propriétaire de la CMA CGM Médias, renommée Whynot Media début septembre. Un CSE exceptionnel est organisé lundi prochain afin d'éclairer un peu plus les salariés sur la situation.