Ce samedi 7 septembre, Stéphane Diagana, double champion du Monde d’athlétisme et les marathoniens Hassan Chahdi et Nicolas Navarro étaient présents au stade Delort à côté du Vélodrome, pour une journée de préparation au prochain Marseille-Cassis. Gratuit et ouvert à tous,cet évènement permettait de tester sa VMA. Alors, que je devais couvrir l'évènement, je me suis laissée convaincre de tester également, parmi tous ces sportifs, ma propre VMA. Récit.
Ce samedi 7 septembre, le vent d'Est souffle assez fort du côté du stade Delort à Marseille, collé au Vélodrome, ce qui atténue un peu la chaleur quand même encore bien présente. Alors que les jeunes licenciés du club d'athlétisme font leur rentrée, il y a également toute une foule colorée de sportifs en tenue de course. Certains attendent leur tour, d'autres récupèrent après l'effort. Le stade Delort, avec sa piste d'athlétisme, a été pour l'occasion transformé en terrain géant de test de Vitesse maximale d'aérobie (VMA).
C'est quoi la VMA ?
Dans les gradins, les spectateurs attendent leur proche ou les encouragent. Sur la piste retentissent régulièrement un bip sonore et la voix du speaker annonçant les minutes qui passent pour informer les coureurs qui sont en plein test de leur VMA. Sur un coin de pelouse, Stéphane Diagana discute avec des coureurs. Il prodigue ses conseils de sportif de haut niveau et de double champion d'athlétisme. Ses conseils sont précieux et le rencontrer est une chance.
La vitesse maximale aérobie (VMA) c'est la vitesse maximale à laquelle on peut courir. On peut l'atteindre, mais on ne peut pas courir longtemps à cette vitesse. La connaître est essentiel, pour progresser en course, pour connaître son niveau d'effort et savoir aussi comment prendre le bon départ pour une course.
"La VMA c'est la vitesse à partir de laquelle vous mobilisez le maximum de votre capacité respiratoire. Or, la mobilisation de l'oxygène sur les efforts d'endurance, c'est un élément clé. On peut faire évoluer en s'entraînant, mais il faut déjà avoir un point de départ", détaille Stéphane Diagana.
"Ce qu'on propose à ces personnes aujourd'hui, c'est de connaître leur vitesse maximale d'aérobie qui va leur permettre d'une part de mieux planifier leurs entraînements, et notamment intensifier les séances d'entraînement. Et d'autre part, dans quel sas de départ se positionner sur une course. Plus la distance est courte, plus on peut être proche de sa VMA", précise le sportif.
Pour Alexandra qui a plus de 10 Marseille-Cassis à son actif, qui n'avait jamais fait de vrai test de VMA, elle voulait en avoir le cœur net " j'avais fait des méthodes de calcul sur des applications, par moi-même. Je ne suis pas dans un club, donc c'est vrai que je suis un peu autodidacte en course à pied. Et je trouvais intéressant de venir aujourd'hui justement pour faire un vrai test, pour voir si effectivement, ce que moi j'avais calculé, c'était la réalité, et oui cela s'en rapproche, je suis contente".
Pourquoi tester sa VMA ?
Tout sportif de haut niveau qui a besoin de courir dans son sport connaît ce test. Une fois votre VMA connue, cela vous permet de savoir comment s'entraîner sans être dans le rouge, comment courir sans s'épuiser en ménageant ses efforts. Les marathoniens comme Nicolas Navarro et Hassan Chahdi se servent de cette VMA pour doser leurs efforts sur une course, mais aussi lors des entraînements.
Stéphanie est coureuse occasionnelle, "je suis venue vraiment par curiosité, je connais maintenant ma VMA et là plus loin, on m'a expliqué justement comment m'en servir pour progresser aux entraînements, je vais tester dès ma prochaine sortie. Si je progresse, c'est que du bonheur".
Ce samedi 7 septembre, il y avait près de 500 coureurs de tous horizons, des marathoniens, des coureurs confirmés, licenciés dans des clubs de Marseille, mais aussi des coureurs occasionnels venus par curiosité. Si certains ont déjà fait ce genre de tests, ce n'était pas forcément avec cette précision, là, l'outil n'est pas influençable comme un entraîneur ou un coéquipier qui ferait les mesures.
Virginie, elle est une habituée, "je sors d'un Ironman et je pars sur une préparation de marathon pour début décembre, donc c'est pour ça que je voulais faire le test". Avec ce résultat, Virginie explique "je vais baser en fait tout tout mon plan d'entraînement sur ma VMA. Cela permet vraiment de cibler toutes mes allures pour ma préparation."
Avant de commencer le test, il faut s'équiper d'un sac banane contenant un téléphone connecté à la piste. Comme les dossards connectés, ce traceur va suivre le coureur tout au long de son test d'effort et donner avec une précision d'horloger, la vitesse maximale d'aérobie, et même signaler au coureur qu'il l'a atteinte et que le test est fini. Miracle de la technologie.
"Il y a des plots tous les 20 mètres et il y a des bip qui vous indique qu'il faut être à chaque bip sur le plot suivant. Vous courez et vous devez atteindre le plot suivant au bip suivant et ainsi de suite. il faut réguler sa foulée pour augmenter la vitesse au fur et à mesure. C'est un test avec une augmentation incrémentale d'un demi-kilomètre toutes les minutes", explique Stéphane Diagana.
Fabrice, auteur de deux semi-marathon, estime avoir raté son test, " il faut être très coordonnés. J’ai raté le bip, j'étais trop en avance ou en retard, je me suis arrêtée à quatorze kilomètres parce que j'étais soit en avance ou en retard, je vais voir ce que ça donne comme résultat".
Pourquoi j'ai testé aussi ?
Alors que je couvrais cet évènement et après une interview de Stéphane Diagana, une des organisatrices du Marseille-cassis de La SCO Sainte Marguerite, m'a demandé si toutes les explications du double champion d'athlétisme ne me donnaient pas envie de m'y mettre, j'ai alors acquiescé...et le challenge était lancé, allez banco. À peine le temps de faire l'aller-retour pour aller chercher ma tenue de sport chez moi, me voilà prête à commencer.
J'ai accepté le défi, déjà parce que je ne partais pas pour un marathon, et aussi parce que j'étais curieuse de savoir ce que cela pouvait donner pour moi ce test de VMA. Moi, qui ne cours pas ou alors que très rarement quand c'est la période des bonnes résolutions mais la motivation ne reste jamais longtemps. Petite surprise sur la ligne de départ : je ne vais pas courir seule comme les autres coureurs venus aujourd'hui se tester, mais je serais accompagnée par Hassan Chahdi...vainqueur du Marseille Cassis 2022, il était aux JO de Paris 2024... Imaginez, d'un coup la pression est vite montée. J'avais peur de ne pas être assez coordonnée pour réussir le test, et surtout de ne pas être à la hauteur du grand champion à mes côtés.
Nous avons assisté au briefing et bien écouté les consignes. La difficulté est de caler ses foulées sur le temps imparti. À chaque bip, on doit être dans une zone comprise entre deux balises. Si l'on est avant, c'est que l'on court trop vite si on est en retrait, c'est que l'on court trop doucement. Après deux retards sur le bip, c'est que nous avons dépassé notre VMA, la machine nous exclut du test, et le résultat est calculé en fonction de l'âge et des résultats du test.
Après un certain nombre de foulées, je me suis arrêtée moi-même. Je sentais mon souffle devenir plus court et je donnais trop d’efforts. Mais je voyais les autres évoluer assez facilement, je me suis dit que je ne devais pas avoir une VMA folle. Le résultat est tombé et je me situe dans une moyenne acceptable (pour quelqu'un qui ne court pas),10 . Le commentaire sur l'application indique "score décent".
Il y a une gradation des scores en six étapes : pauvre, manque, décent, satisfaisant, exceptionnel et suprême.
Et maintenant ?
Forte de ce score et des encouragements de Stéphane Diagana, j'ai décidé de me mettre à la course à pied, et qui sait peut-être prendre le départ du Marseille-Cassis 2025, (le prochain étant le 27 octobre, cela me paraît un peu juste). Des entraînements gratuits vont avoir lieu à partir de ce 28 septembre pour ceux qui préparent ce Marseille-Cassis 2024 et pour ceux qui veulent juste aussi rejoindre des passionnés de course et courir dans la bonne ambiance.
Stéphane Diagana conseille de rester en activité en vieillissant, notamment en gardant un peu de course, de vélo, ou de marche active pour garder une certaine VMA. "C'est indispensable, une ou deux fois par semaine au moins, et le plus souvent possible, sans excès bien sûr, pour maintenir une bonne qualité de vie le plus longtemps possible". À vos baskets !