Alors que les enquêteurs explorent la piste d'un "enlèvement et séquestration" dans la disparition de Mélodie Mendes Da Silva, mère de famille résidant à Marseille, de nouveaux éléments obtenus par France 3 Provence-Alpes, viennent jeter le trouble sur cette affaire.
Plus de trois semaines après la disparition de Mélodie, plus personne n'accepte de répondre à nos questions. La famille, auparavant prolixe, invitée de tous les plateaux télévisés, qui avait organisé battues et marches médiatiques, s'est soudainement tue.
Le 18 novembre dernier, on apprenait que l'enquête avait été requalifiée pour "enlèvement et séquestration". "Aucune raison n'explique qu'elle aurait pu choisir de disparaître volontairement", avait expliqué le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone. De nouveaux éléments obtenus par France 3 Provence-Alpes, nous en apprennent plus sur les circonstances de sa disparition.
Elle monte dans une voiture, sans contrainte
L'emploi du temps de Mélodie, le 3 novembre, jour de sa disparition, se précise. On savait que la mère de famille avait quitté son domicile du 4e arrondissement, vers 18h15, vêtue de noir. La vidéosurveillance de la résidence, que nous avons pu consulter, l'atteste.
D'après nos informations, un témoin dit l'avoir vu monter juste après dans une voiture, sans contrainte physique, côté passager. Il s'agit d'une petite voiture des années 1980-1990, de couleur sombre, avec une galerie sur le toit. Le véhicule s'est ensuite dirigé vers le boulevard Sakakini. Qui était le conducteur ou la conductrice ? Est-ce que Mélodie le ou la connaissait, pour monter, apparemment en confiance ? Ensuite, les caméras ont-elles livré aux enquêteurs d'autres éléments sur le trajet ? À ce stade, nous l'ignorons.
Ce qui est sûr, c'est que le téléphone portable de Mélodie borne pour la dernière fois à proximité de l'avenue Emmanuel Allard, dans le 11e à 19h24, très exactement. Une destination improbable, selon ses proches. "Ce n'est pas un secteur dans lequel on va souvent", commentait Pearl, son compagnon, en novembre. Mélodie était-elle encore en possession de son téléphone à ce stade ? Aucun élément ne permet de le confirmer à l'heure actuelle.
Le salon d'esthéticienne gardait son rideau baissé
Plus le temps passe, plus la personnalité du couple est étudiée par les enquêteurs. Selon plusieurs témoins qui souhaitent rester anonymes, le salon que l'esthéticienne avait acheté en février 2023 a toujours maintenu son rideau baissé. Pourtant "une intense activité" semblait se dérouler derrière.
L'association ARPD, Assistance et recherche de personnes disparues, contactée par la famille, a déployé trois enquêteurs sur l'affaire. Quand France 3 Provence-Alpes pose la question à une enquêtrice : "Est-ce que la famille de Mélodie vous demande clairement de la retrouver ?" Celle-ci pèse ses mots. "Pas comme ça. Ils ne nous le demandent pas clairement". Pour elle, le dossier est plus compliqué que pour une disparition classique. "Il y a beaucoup de silences. Beaucoup de questions sans réponses." L'association procède de son côté à des recherches. Certaines de leurs vérifications pourraient-elles expliquer la disparition ? "Ça pourrait être un début d'histoire", répond l'enquêtrice.
En parallèle de l'association de recherche de personnes disparues, la police judiciaire poursuit ses investigations. Dimanche 3 décembre, cela fera un mois que Mélodie Mendes da Silva n'a plus donné aucun signe de vie.