ENTRETIEN. "Je n'ai trompé ou trahi personne" : Renaud Muselier a répondu aux questions des internautes de France 3 Paca

Invité de l'émission "Dimanche en politique" ce dimanche sur France 3 Provence-Alpes, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a répondu à des questions posées par les internautes.

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Renaud Muselier est l'invité exceptionnel de l'émission "Dimanche en politique" ce dimanche 18 juin sur France 3. Une occasion pour le président de la région Provence-Alpes Côte d'Azur de faire un point sur les grands dossiers en cours, l'environnement, les transports, le tourisme et ses ambitions politiques.

La semaine dernière, les internautes ont pu poser toutes leurs questions, à Renaud Muselier, via un formulaire. France 3 Provence-Alpes a sélectionné quelques uns de ces échanges.

Alain, Marseille : Vous avez été parmi les premiers à défendre l'électrification à quai des navires dans le port de Marseille. Ça a avancé, mais pas totalement. Où en est le chantier ? 

Je dispose de trois grands ports qui sont très différents, mais trois grands ports dans une grande métropole. Le port de Marseille qui est un port industriel, mais qui a fait sa fortune et son histoire par les trafics maritimes. J'ai le port de Toulon qui est la première base militaire navale européenne. Et j'ai le port de Nice qui a des atouts différents sur son territoire.

On constate, au fil du temps, que la Marine a changé. Ils sont arrivés à la voile, après, c'est le charbon. Maintenant, c'est le fioul. Et on voit bien que systématiquement, au fur et à mesure, l'évolution technologique a permis aux gros bateaux d'arriver, alors qu'avant, c'étaient des petits bateaux à voile. On voit bien que la puissance de nos villes est faite par la puissance maritime. Et donc, on voit bien aussi maintenant que ce n'est plus possible d'accepter que ces bateaux polluent.

C'est nécessaire de modifier les habitudes. Pour les modifier, il y a plusieurs choses. Vous avez à Marseille, mais aussi à Toulon et à Nice des cargos et des ferries, c'est-à-dire le vrac, les voitures, les personnes et les gros bateaux de croisières.

Première des choses : ils consomment à quai. Il faut donc qu'ils branchent. Et pour brancher, la Région a mis 30 millions d'euros. On a pris 20 millions d'euros de l'Europe. Le maire de Marseille m'a dit qu'il mettrait 10 millions d'euros, mais il ne me les a jamais donnés. Donc, on est limités aussi par les moyens financiers. Quand vous avez la ville de Marseille qui ne veut pas y contribuer, et bien, on le fait avec le grand port maritime. Mais vous avez deux quais qui seront connectés, et Corsica Linea et Corsica Ferries qui seront connectés. À Toulon, c'est réglé.

Renée, Marseille : Qu'allez-vous faire pour le recyclage des eaux usées des communes provençales, en particulier celui des communes littorales, pour éviter la pollution de la côte qui est si néfaste ?

On revient sur le plan or bleu de la région. Donc, il faut faire bien sûr la sobriété, faire en sorte qu'il n'y ait plus de fuites. Il y a aussi un truc qui est évident : la législation européenne nous permet de retraiter les eaux usées. Par exemple, les Espagnols le font à hauteur de 20 %. J'ai passé un partenariat avec le président de la province de Barcelone. En Israël, ils font à 100 %.

Donc, on a la législation qui peut le faire et on a le savoir-faire avec Veolia et Suez. On a passé un accord, lors de l'opération que nous avons organisée la semaine dernière, avec Veolia et Suez. Ils se sont engagés à monter à hauteur de 10 % sur la totalité des endroits où ils travaillent l'eau pour retraiter ces eaux usées. Donc, c’est un très gros démarrage qui va nous permettre d’apporter une réponse complémentaire.

Sylvain, Digne-les-Bains : La Région compte-t-elle mettre en place un pass transport zonal mensuel ou annuel pour l'intégralité des Alpes du Sud, par souci d'équité avec les résidents des métropoles ?

Globalement, s'il prend sa carte Zou, il va partout. Ne pas prendre Zou, c'est fou. La stratégie que nous avons mise en place, ça peut être contesté. Mais moi ma stratégie, c'est celui qui prend un billet unique, il paye plus cher que les autres. Et celui qui est abonné, il paye beaucoup moins cher. Et avec cet abonnement, il a accès à tout le réseau Zou. C'est sûr, s'il fait que des trajets devant sa porte, il n'ira pas voir le concert de Digne ou le match de rugby au RCT, alors qu'il peut le faire.

Mais on peut constater que si vous prenez votre abonnement, pour les jeunes notamment, avec la carte Zou, le week-end en hiver, on peut aller skier. Et c'est toujours le même prix pour l'abonné. 

L'enjeu, c'est vous prenez un billet unique, c'est cher. Vous prenez un abonnement, ce n’est pas cher et vous allez partout. 

Michel, Marseille : Est-ce que la carte Zou va évoluer pour les personnes aux revenus plus modestes qui souhaitent aller voir leur famille dans la région ? 

S'ils veulent aller les voir régulièrement, ils s'abonnent. C'est 9 euros par mois avec l'abonnement. Ce n’est pas très cher. S'ils veulent y aller une fois de temps en temps, c'est 10,90 euros le billet, par exemple pour un Marseille - Toulon.

René, Mougins : Vous avez été élu à la région sous la bannière des Républicains avant de changer de parti et de rejoindre Renaissance. N'avez-vous pas le sentiment d'avoir trompé ou trahi vos électeurs ? 

J'ai trompé ou trahi personne. J'ai été soutenu par tout le monde. Ça a été une campagne très difficile pour moi, puisque j'ai eu l'investiture LR, je me suis marié et j'ai accepté à l'intérieur des Verts, des centristes et des macronistes qui m'ont soutenu. J'ai gagné grâce à ce rassemblement, alors que j'étais à 14 points de retard au premier tour, sans le soutien d'un certain nombre d'élus qui, aujourd'hui, refusent de rentrer dans le contrat de plan, et qui ne m'ont jamais soutenu, ni au premier tour, ni au deuxième tour.

J'ai gagné contre le Front national avec 57 %. J'ai fait le meilleur score de France. J'ai 14 composantes politiques dans ma majorité. Je n'ai trahi personne. Je suis ce que je suis depuis toujours. J'ai toujours gagné toutes mes élections contre le Rassemblement national.

Chez nous, à LR, au RPR ou à l'UMP, avant, on avait un truc assez simple, c'est que si le dissident gagnait, on le mettait six mois à l'amende, puis on le récupérait. Moi, j'ai gagné. Ils m'ont rejeté, ils m'ont craché dessus, ils m'ont ignoré, ils m'ont martyrisé. J'ai mis un an pour m'en remettre.

Mais après, votre propre famille vous rejette, vous partez. Qu'est-ce que vous voulez faire ? Alors, j'ai fait un an d'abstinence politique nationale. J'ai beaucoup d'expérience politique, beaucoup de mandats. J'aime mon pays, la France, ma région. J'estime que je dois peser dans le match national. Ma famille ne me voulait plus, j'en ai trouvé une autre et j'y suis très bien.

>> Retrouvez l'intégralité de l'émission "Dimanche en politique" ce dimanche 18 juin avec Renaud Muselier.

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