Selon l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, la qualité des eaux des nappes phréatiques et des rivières s'est notablement améliorée ces dernières années. Grâce à des actions concrètes sur le terrain.
La Durance a retrouvé ses galets. Comme 46% des cours d'eau de la région, la célèbre rivière provençale a subi des décennies d'artificialisation et d'aménagements à grands renfort de béton. Avec pour conséquence une dégringolade du nombre de poissons, végétaux et insectes.
Pour l'aider à retrouver un cours plus naturel, des travaux ont été entrepris au niveau de la commune de Mallemort dans le Vaucluse. "Nous avons réinjecté près du lit de la rivière des galets que la Durance ne pouvait plus absorber."
"Cela représente 20 000 camions pendant quatre semaines", explique Bertrand Jacopin, Directeur étude et travaux du Syndicat Mixte d'Aménagement de la Vallée de la Durance.
Restaurer la biodiversité
Un "petit coup de pouce" qui doit permettre de restaurer la biodiversité. "On observe que des espèces qui avaient déserté sont revenues. C'est important car la Durance abrite des animaux et des végétaux qu'on ne retrouve nulle part ailleurs sur la planète."
En Provence-Alpes-Côte-d'Azur, 40% des rivières sont cloisonnées par des barrages ou des seuils, comme la Durance. Après des années d'artificialisation des sols et des cours des rivières, les politiques actuelles tendent à rendre les cours d'eau à la nature. Une politique globale dont l'agence de l'eau voit déjà les effets concrets.
Selon les données de l'organisme, 62% des cours d'eau de la zone sont "en bon état écologique". "Les concentrations en ammonium ont été divisées par 20 en 30 ans", souligne l'agence de l'eau, "et la concentration en métaux a été divisée par six en 15 ans."
Mais les rivières et nappes phréatiques restent encore très vulnérables face à la sécheresse cet automne. L'arrêt de restriction d'eau vient d'ailleurs d'être prolongé dans le Var. A la fin du mois d'octobre les milieux aquatiques étaient encore affecté par le manque d'eau.
D'où la nécessité de gérer différemment l'eau venue du ciel et ne pas la gaspiller. Notamment dans les espaces urbanisés. Un sol trop imperméable empêche l'eau de s'infiltrer dans le sol et donc d'alimenter les nappes phréatiques.
"On a beaucoup de pluie l'automne", explique Rémi Costantino directeur du développement et de l'innovation pour le projet de rénovation urbaine Euroméditerranée à Marseille. "La ville n'est pas faite pour tant d'eau, alors les réseaux d'eau pluviale débordent, se déversent à la mer, et parfois provoque des inondations tragiques."
Dans le centre-ville de Marseille le quartier des Fabriques en train de sortir de terre. Au coeur de ce projet urbain chapeauté par Euroméditerranée, on teste des pavés et des bétons drainants qui laissent filtrer l'eau.
Désimperméabiliser les sols
Concrètement, "du béton percé de micro-trous ou des pavés avec des joints imperméables", explique Rémi Costantino. "Cela permet que l'eau ne finisse pas dans les réseaux d'évacuation mais soit absorbée comme une éponge dans le sous-sol."
Le dispositif doit bénéficier aux végétaux plantés en ville. Pour l'instant, le projet est expérimental expérimental, mais à terme, 60% de l'espace public pourrait-être rendu plus perméable.
"A part les endroits ou roulent les voiture, on peut permettre à l'eau de passer de la surface au sous-sol". estime Rémi Contantino. Il s'agit de rendre l'eau à la nature et plus loin aux nappes phréatiques.
Une nécessité alors que l'agence de l'eau note que 70% des cours d'eau sont menacés par la pression des activités humaines. Si rien n'est fait, l'embellie notée cette année pourrait n'être qu'une parenthèse. L'état écologique des eaux pourrait en effet se dégrader dès 2027.
Pour faire face à la problématique du changement climatique, le gouvernement a annoncé une rallonge de 40 millions d'euros sur le budget 2019-2024 de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse. La somme totale allouée pour la période est de 2,6 milliards d'euros.
