Femme tuée par une balle perdue à Marseille : ce que l'on sait du drame

Dimanche soir, une femme de 24 ans a été touchée à la tête par des tirs de kalachnikov dans le 10e arrondissement de Marseille, alors qu'elle était dans son appartement, à proximité d'un point de deal.

La violence liée aux trafics de drogue a fait nouvelle victime collatérale à Marseille. Une femme de 24 ans a été tuée, touchée à la tête, alors qu'elle était chez elle, cité Saint-Thys dans le 10e arrondissement, dimanche soir. Elle a été atteinte par des tirs de kalachnikov visant un point de deal au pied de son immeuble. 

La procureure de la République Dominique Laurens a tenu un point presse lundi 11 septembre en présence de Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône. France 3 Provence-Alpes vous résume ce que l'on sait de cette affaire.

La victime se trouvait dans sa chambre

La victime, une jeune femme âgée de 24 ans, a été prise en charge par les marins-pompiers dimanche vers 23H00, "grièvement blessée par un tir alors qu'elle se trouvait à son domicile, dans sa chambre au 3e étage du bâtiment, où elle vivait tranquillement avec sa maman", a indiqué la procureure de la République Dominique Laurens. Elle a été "transférée dans un état très grave à l'hôpital avec un pronostic vital engagé", a-t-elle encore expliqué. Son décès a été annoncée mardi matin. 

 Deux rafales de kalachnikov ont été tirées à l'aveugle

Selon les premiers éléments de l'enquête menée par la direction territoriale de la police judiciaire, les tirs ont eu lieu dans un premier temps sur la pharmacie de ce groupe d'immeubles, lieu où de "nombreux jeunes ont l'habitude de se regrouper dans la soirée, et où se situerait un point de revente de stupéfiants", a précisé la procureure.

Après ce premier tir en rafale à l'aveugle, un deuxième tir toujours en rafales et à l'aveugle a eu lieu au moment du départ. C'est ce "'tir en l'air" qui "va impacter" l'immeuble et traverser le mur.

23 douilles de 7.62 ont été récupérées sur place par les enquêteurs. 

Deux autres appartements ont été touchés par des tirs

Deux autres appartements ont été touchés par une rafale à l'aveugle, après une première rafale tirée à proximité d'un point de deal, a encore détaillé la procureure de Marseille.

L'un est occupé par une femme seule de 79 ans et se trouve au 4e étage, l'autre par une femme de 86 ans. Elles n'ont pas été blessées.

Une enquête est ouverte pour tentative d'assassinats

Une enquête a été ouverte en flagrance des chefs de "assassinat et tentative d'assassinats en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime".  L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Marseille.

"Même si cette jeune femme apparaît comme une victime collatérale, l'intention «homicide prémédité» est caractérisée par le passage à l'acte", a souligné la procureure Laurens.

La présence policière renforcée dans la cité

La présence policière a été renforcée dans la cité Saint-Thys, à la demande du ministre de l'Intérieur, a fait savoir Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône. Elle souligne que le point de deal visé par cette fusillade "n'avait pas une activité extrêmement importante"

La préfète a indiqué qu'il y a actuellement des tensions "sur fond de trafic de stupéfiants" dans plusieurs cités des quartiers sud de Marseille. La présence policière sera renforcée à Saint-Thys mais également à la Cayolle et à la Cité Château Saint-Loup.

La préfète de police a rappelé que depuis le début de l'année, 1160 trafiquants ont été interpellés (+15%), 70 points de deal "définitivement démantelés" et 816 armes saisies, dont 67 fusils d'assaut. Les consommateurs de drogue, "premier maillon de cette chaîne qui conduit à des drames", selon la préfète, sont aussi dans le viseur avec 11 500 amendes forfaitaires dressées en neuf mois.

43e personne tuée depuis le début de l'année à Marseille

Depuis janvier, il s'agit du 93e fait d'homicide ou de tentative d'homicide que le parquet relie à du narcobanditisme dans le département, dont 90 à Marseille. En tout, 43 personnes sont décédées et 109 personnes ont été blessées dans des violences liées au trafic de stupéfiants. Parmi elles figurent a priori au moins deux victimes collatérales. 

Dans la nuit du 31 aout au 1er septembre, un jeune homme d’une vingtaine d’années a été abattu par arme à feu dans la cité des Micocouliers, portant à 10 le nombre de morts pour ce seul mois d'août.

Un collectif de familles épaulé par l'association Conscience fondée par Amine Kessaci a déposé un référé-liberté la semaine dernière pour obliger l'état à agir dans ces quartiers. Le président du tribunal administratif de Marseille n'a pas jugé le référé-liberté recevable.

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