Ce jeudi 2 novembre, des Marseillais se sont rassemblés sur le Vieux-Port pour dire "non à la fermeture du métro à 21 h 30" en vigueur depuis le 23 octobre. Ces manifestants en pyjama avaient choisi de tourner en dérision la mesure prise par la RTM dans la deuxième ville de France.
Sur leurs pancartes, on pouvait lire des slogans amusés, comme "RTM, droit au lit", "c'est Marseille, baillez" ou encore "la France appartient à ceux qui se couchent tôt" : les manifestants en pyjamas avaient ostensiblement choisi la dérision pour mot d'ordre.
Ils avaient enfilé leur bonnet de nuit pour braver la pluie et le vent, rassemblés dès 20 h 30 sous l’ombrière du Vieux-Port, au son d'une berceuse. Invités par le collectif MarsMob, regroupant 16 associations dont ANV-COP21, ces Marseillais étaient venus dire "non à la fermeture du métro à 21h30 ", effective depuis le 23 octobre dernier.
"Si tu es fier d'être marseillais, va te coucher"
Dans sa robe de chambre bleue, Pierre, le porte-parole du collectif marseillais MarsMob, prend le micro : "A Marseille, 38% des gaz à effet de serre proviennent du trafic routier et la Métropole nous propose de reprendre des bus et des voitures individuelles ? Ce n’est pas possible ! "
Merci pour cette soirée pyjama !
— ANV-COP21 Marseille (@AnvMarseille) November 2, 2023
Nous avons pu exprimer la chance que nous avons d'être marseillais.e
Plus de métro : au dodo !
Merci @MartineVassal @AMPMetropole @RTM_Officiel !
Grace à vous, Marseille n'est plus la 2ème ville de France, elle est la 1ère à aller se coucher ! pic.twitter.com/lASdjpqPki
Gwenaëlle, porte-parole du collectif ANV-COP 21 Marseille, brandissant une peluche de dinosaure, qualifie la mesure "digne du jurassique". Cette activiste joue le jeu de l'ironie : "On peut dire merci à la Métropole, on va pouvoir se coucher tôt, arrêter d'aller au cinéma, au restaurant et faire des économies ! Et puis ceux qui travaillent pourront démissionner" affirme-t-elle dans une moue enfantine, avant d'entonner à son tour au micro "si tu es fier d'être marseillais, va te coucher".
Les Marseillais sacrifiés
Comme beaucoup d’usagers présents, un papa en pyjama léopard s’inquiète :"Je vis à la Pointe rouge et j'enchaîne métro et bus pour rentrer chez moi le soir depuis le centre-ville, le bus de substitution va encore rallonger mon temps de trajet, il faudra que je finisse de travailler plus tôt !" De quoi donner des insomnies à plus d'un "dans la deuxième ville de France, ou le vélo n'est pas top non plus", conclut un professeur de danse inquiet de devoir déplacer ses cours du soir.
Pas de dédommagement, de contrepartie pour les usagers, pas de proposition alternative, de concertation et un manque cruel d'anticipation, voilà ce que reprochent à la RTM et à la Métropole les manifestants en tenue de nuit, rassemblés devant l'entrée du métro Vieux-Port dubitatifs quant au signal envoyé à la population à l'heure de la transition écologique.
Dans son costume de "nounours", une militante de Greenpeace ne décolère pas : cette mesure, selon elle, s'applique "comme par hasard, après la Coupe du monde de rugby et s'arrêtera pendant les JO" et invite à la réflexion " pourquoi les Marseillais seuls devraient-ils en payer le prix ?".
À 21 h, la soirée s'est terminée dans la douceur et chacun est rentré se coucher avant le dernier métro, en espérant que la mesure de la RTM sera mise en sommeil.