Depuis mi-juin, les parents des enfants scolarisés dans les écoles maternelles et primaires de Marseille doivent chaque jour trouver des solutions pour faire face à la grève des cantines. Derrière les raisons du conflit social, une probable "guerre syndicale" de succession
Le 19 juin dernier, à l'initiative de Force Ouvrière, la grève des cantines scolaires portait notamment sur la question de 14.800 jours de récupérations des employés, gelés par la mairie de Marseille. Le soir même, le syndicat mettait fin au mouvement, estimant avoir obtenu satisfaction. Mais dès le 21 juin, le conflit repartait, cette fois à l'initiative de l'UNSA, la CGT et la FSU, à raison d'une heure par jour, entre 11H30 et 12H30, en dénonçant un "coup de bluff" de FO.
La grève va durer jusqu'au départ en vacances, vendredi, mais pourrait reprendre en septembre, à la rentrée, si les négociations n'aboutissent pas.
Une "guerre syndicale"
La mairie a accepté que les jours de récupérations 2017 et 2018 soient posés par les employés des écoles, mais les jours de récupérations 2014,2015 et 2016 seront payés, à hauteur de 65 euros par jour, reconnaît Josselyne Cozzolino, secrétaire générale UNSA territoriaux à nos confrères de l'AFP, tout en regrettant que certains risquent de franchir un seuil au niveau des impôts.De son côté, Force Ouvrière dénonce une "grève de confort"
affirmait mardi à l'AFP, Arabelle Lauzat, à la tête de la section des écoles marseillaises pour Force Ouvrière.Ils veulent récupérer les négociations de FO, c'est une guerre inter-syndicale, avant les élections professionnelles de décembre
Force Ouvrière seul contre tous
Le syndicat Force Ouvrière est depuis longtemps, largement majoritaire au sein des personnels municipaux et territoriaux (56% des voix lors des élections de 2014), mais le succès du mouvement dans les cantines serait une preuve de plus de la baisse d'influence de FO, accusé de "50 ans d'acoquinement" (FSU) avec la mairie, voire de "gestion clientéliste" (CGT). D'ailleurs, Jean-Claude Gaudin serait-il en train de lâcher FO ? Son absence remarquée lors du congrès annuel de FO territoriaux le 26 juin dernier, une première depuis 25 ans, avait provoqué beaucoup de discussion.a déclaré Ludovic Bedrossian (CFTC) dans le journal "La Provence".Un système est en train de s'écrouler
Jean-Claude Gaudin, même s'il affirme ne pas être inquiet, a été entendu hier durant sept heures par les gendarmes, dans le cadre d'une enquête du parquet national financier, au sujet du non-respect de la durée légale du temps de travail des agents municipaux, une spécificité marseillaise qu'il a souhaité conserver au nom de la paix sociale.
Les négociations sur le temps de travail promettent d'être tendues
Marseille, c'est 12.000 fonctionnaires, depuis le début de l'année, ils sont contraints de pointer 40 heures de plus, soit 1607 heures par an au lieu de 1567 heures.Dans ce contexte syndical, politique et judiciaire tendu, la menace d'une reprise des grèves dans les cantines scolaires plane pour la rentrée de septembre.
a indiqué Josselyne Cozzolino à l'AFP, tout en évoquant également le problème du taux d'encadrement non respecté d'un agent pour 32 ou 33 enfants, au lieu de 1 pour 25.Tout dépendra des discussions sur le temps de travail des 3.200 agents des écoles jeudi